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Des dizaines de soldats cherchent les survivants dans le village sinistré de Minami-Aso, le 18 avril 2016. Photo : AFP/VNA/CVN |
Les autorités estiment à présent à neuf le nombre de personnes portées disparues, toutes à Minami-Aso. Sur une partie de ce gros village aux maisons éparpillées dans une vallée verdoyante, des dizaines de soldats des forces d'autodéfense du Japon, accompagnés de chiens, cherchaient lundi des signes de vie. Quelque part, près d'eux, quatre personnes étaient probablement ensevelies sous la boue.
Glissement de terrain et coulée de boue
Au moins quatre maisons ont été emportées dans cette zone, a indiqué à l'AFP un sauveteur, Tsukasa Goto, 44 ans. Juste après le glissement de terrain déclenché par le deuxième tremblement de terre, de magnitude 7, la coulée de boue et de roches avait atteint une hauteur de 20 mètres, a-t-il précisé. «Des chiens ont été amenés le premier jour, mais il a fallu les retirer, c'était trop dangereux».
«La boue ici est tellement molle et mélangée à de l'air qu'elle continue de glisser le long de la pente sous l'effet des nombreuses secousses secondaires». «Les engins de chantier, bloqués jusqu'à présent par les routes endommagées ou entravées, sont finalement arrivés ce matin» (lundi 18 avril), a-t-il précisé, alors que des pelles mécaniques déplaçaient une lourde boue argileuse le long de la balafre de terre de la colline défigurée.
«J'ai entendu un grondement juste après le séisme, puis quelques minutes plus tard de l'eau a envahi la maison», avait raconté dimanche 17 avril Yoko Heta, 38 ans. Son voisin est mort dans le drame avec son chien, tandis que sa femme demeurait introuvable. Le Premier ministre Shinzo Abe a assuré lundi 18 avril que les secours n'étaient pas prêts à renoncer à trouver des survivants. «Il y a encore des gens portés disparus. Nous allons continuer à tout faire pour les recherches et le sauvetage».
Plus de 110 000 personnes évacuées
Le temps est resté sec dimanche 17 avril, contrairement aux prévisions, limitant le risque de nouveaux glissements de terrain. Plus de 110.000 personnes ont été évacuées dans la préfecture de Kumamoto et des centaines dans des préfectures voisines, selon le gouvernement japonais. Elles ont passé une nouvelle nuit dans des abris de fortune ou des logements provisoires.Des ouvriers tentent de remettre en marche un train à grande vitesse shinkansen après son déraillement provoqué par le récent tremblement de terre à Kumamoto, le 18 avril. Photo : AFP/VNA/CVN |
Quelque 25.000 soldats, pompiers, médecins et autres sauveteurs ont été mobilisés dans la région, où des dizaines de villages ont vu leurs maisons traditionnelles de bois aux jolies tuiles luisantes s'effondrer ou être emportées par la boue et les roches. L'armée américaine, qui dispose de près de 50.000 hommes sur le sol japonais, a aussi contribué aux efforts de sauvetage, notamment à l'aide de ses aéronefs à rotors basculants Osprey. Plus de 500 secousses ont été ressenties depuis jeudi dans tout le centre de l'île de Kyushu, une région située à quelque 900 kilomètres de Tokyo et dont les habitants sont moins soumis aux tremblements de terre que dans d'autres parties du pays.
Les événements de ces derniers jours ont amplifié la baisse des actions sur les marchés, la Bourse de Tokyo cédant plus de 3% lundi matin 18 avril. Les effets sur l'industrie se font sentir. Alors que plusieurs usines de la région étaient déjà à l'arrêt depuis vendredi 15 avril (Honda, Sony), le géant de l'automobile Toyota a annoncé dimanche 17 avril la suspension par étapes d'une grande partie de la production de véhicules dans le pays, en raison d'un défaut d'approvisionnement de pièces. Honda a pour sa part indiqué lundi 18 avril que son usine de motocyclettes de Kumamoto resterait fermée jusqu'à vendredi 22 avril.
Situé à la jonction de quatre plaques tectoniques, l'archipel subit chaque année plus de 20% des séismes les plus forts recensés dans le monde. Les Japonais sont encore plus sensibles aux risques depuis la catastrophe de mars 2011, qui avait fait quelque 18.500 morts.