Sarkozy prône le protectionnisme européen et la révision des accords de Schengen

Le président français Nicolas Sarkozy s'est prononcé le 11 mars en faveur de mesures protectionnistes pour défendre les entreprises européennes et a menacé de sortir la France de l'espace Schengen si les accords européens sur la libre-circulation ne sont pas révisés.

Le président, qui brigue un second mandat de 5 ans, s'est fait le chantre d'une Europe politique forte seule en mesure d'éviter la "dislocation".

Le président français Nicolas Sarkozy.

"L'Europe ne doit plus être une menace, elle doit être une protection", a insisté M. Sarkozy. Il a notamment appelé de ses vœux un "Buy European Act" à l'américaine pour que les entreprises qui produisent en Europe bénéficient de l'argent public européen.

Invoquant l'exemple des États-Unis, dotés depuis 1933 du "Buy American Act" ("Loi Achetez américain" en français), "une législation qui oblige à réserver une partie des commandes publiques à leurs petites entreprises", M. Sarkozy a promis que "la France exigera que désormais les PME européennes aient une part des marchés publics qui leur soit réservée". "Si au bout d'un an nous n'avons pas progressé (sur ce point), la France appliquera unilatéralement sa propre charte des PME jusqu'à ce que les négociations aboutissent", a-t-il martelé.

Mesure protectionniste par excellence, le "Buy European Act" s'inscrit dans la même logique que le "Achetez français", un thème en vogue en France en période de crise, à gauche comme à droite. Il vise à protéger les biens produits français des excès de la mondialisation, une politique de préférence nationale en vigueur notamment aux États-Unis.

Toujours en matière européenne, le chef de l'État a demandé la révision des accords de Schengen pour mieux contrôler l'immigration clandestine, un de ses chevaux de bataille.

"Les  accords de Schengen doivent être révisés"

26 pays ont signé les accords de Schengen, un dispositif entré en vigueur en 1985 mais modifié en 2007 par le Traité de Lisbonne. Mais l'espace Schengen, dans lequel les voyageurs peuvent circuler librement, est l'objet de tensions croissantes au sein de l'UE, liées aux craintes concernant l'immigration clandestine.

"Les accords de Schengen ne permettent plus de répondre à la gravité de la situation. Ils doivent être révisés. Il faut mettre en œuvre pour Schengen une réforme aussi structurelle que celle que nous venons de mettre en œuvre pour l'euro", a lancé le président-candidat pour qui "on ne doit pas laisser la gestion des flux migratoires entre les seules mains des technocrates et des tribunaux".

"Il faut pouvoir sanctionner, suspendre ou exclure de Schengen un État défaillant, comme on peut sanctionner un État de la zone euro qui ne remplirait pas ses obligations", a fait valoir M. Sarkozy. "Si je devais constater que dans les douze mois qui viennent, il n'y avait aucun progrès sérieux dans cette direction, alors la France suspendrait sa participation aux accords de Schengen jusqu'à ce que les négociations aient abouti", a-t-il mis en garde.

AFP/VNA/CVN

 

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