Cette catastrophe, qui risque d'avoir fait des centaines de morts, "nécessite une opération d'aide internationale massive", a indiqué un porte- parole de la Fédération de la Croix-Rouge (FICR), qui prépare son intervention en concertation avec le CICR.
La FICR a annoncé que "des fonds d'urgence" avaient été débloqués. "Un premier appel de fonds devait être lancé dans la journée d'hier".
Côté ONU, la porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA), Stephanie Bunker, a indiqué préparer une mobilisation majeure des secours à destination d'Haïti, le pays le plus pauvre des Amériques.
Le Programme alimentaire mondial (PAM), qui dispose de plus de 200 personnes en Haïti, a annoncé dépêcher sur place 2 avions d'aide alimentaire d'urgence.
Dans un pays démuni où aucune infrastructure ne fonctionne après ce séisme de magnitude 7, nourriture, secours, médicaments et eau sont d'une "importance vitale", a relevé le PAM.
De nombreux employés de la mission de stabilisation de l'ONU dans le pays (Minustah) sont portés disparus à Port-au-Prince.
Le pape Benoît XVI a appelé hier à "la générosité de tous" et assuré que l'Église catholique allait activer immédiatement ses institutions caritatives pour répondre aux besoins les plus immédiats de la population.
Les États-Unis ont rapidement annoncé le déploiement d'une équipe de l'agence d'aide au développement USAID de 72 sauveteurs et de 6 chiens spécialement formés à rechercher les personnes ensevelies sous les décombres. Ils seront accompagnés par 48 tonnes d'équipement et par des experts en catastrophes naturelles.
Dans la foulée, les autorités françaises ont indiqué dépêcher hier 2 avions d'aide et de sauveteurs en Haïti. Quelques 1.200 Français résident à Port-au-Prince. "L'urgence est actuellement au secours des victimes, des personnes prisonnières des décombres, des blessés et des disparus", a souligné le président français Nicolas Sarkozy.
Médecins sans frontières, dont des membres ont été blessés à Port-au-Prince, va envoyer des renforts pour faire face à l'afflux de victimes.
L'Union européenne a activé son système de gestion de crise tandis que les Pays-Bas et l'Allemagne ont décidé de débloquer respectivement 2 et un million d'euros d'aide humanitaire.
La Grande-Bretagne a annoncé l'envoi d'une équipe d'experts et la protection civile italienne a dépêché une équipe de secours.
Le Canada "saura répondre devant l'urgence", a promis la gouverneure générale du pays, Michaëlle Jean, elle-même d'origine haïtienne.
Les pays d'Amérique latine et des îles voisines ont aussi rapidement proposé leur aide.
Le Venezuela a envoyé à l'aube cinquante sauveteurs, des vivres et des médicaments.
La Colombie a assuré se tenir "en alerte", tandis que le Panama proposait son aide à l'ONU pour la coordination de l'aide humanitaire. La République Dominicaine, qui partage avec Haïti l'île d'Hispaniola, a appelé à l'aide la communauté internationale.
Saint-Domingue va déployer une équipe de sauveteurs et de chiens. Un avion de l'armée de l'air doit aussi prendre en charge des victimes.
Au Brésil, le président Luiz Inacio Lula da Silva a proposé son aide et fait part de son inquiétude sur le sort des 1.200 soldats brésiliens de la Mission de l'ONU.
Un énorme tremblement de terre a dévasté Port-au-Prince, détruisant jusqu'au Palais présidentiel d'une capitale haïtienne dépourvue de tout pour secourir les victimes, qui risquaient de se compter par centaines.
Haïti attend le jour pour compter ses morts
Traumatisés par la longue secousse de magnitude 7 qui s'est produite à 16h53 locales (21h53 GMT), à seulement 15 km à l'ouest de la capitale surpeuplée, de nombreux Haïtiens passaient la nuit dehors, attendant la journée d'hier pour commencer à évaluer le nombre de morts et les dégâts. "Les morts seront comptés par centaines lorsqu'il sera possible de dresser un bilan", a averti un médecin, lui-même blessé au bras gauche et couvert de sang. La secousse a été suivie d'une trentaine de répliques très violentes, allant jusqu'à une magnitude de 5,9.
Haïti n'avait pas connu une secousse d'une telle violence depuis au moins un siècle, a indiqué l'Institut américain de géophysique (USGS).
Quelque 200 personnes seraient portées disparues sous les décombres d'un grand hôtel, Le Montana, a déclaré le secrétaire d'État français à la Coopération, Alain Joyandet, qui a dit s'inquiéter notamment du sort des 1.400 ressortissants français d'Haïti, dont la plupart habite la capitale.
Le patron de la Mission de paix de l'ONU en Haïti, le Tunisien Hedi Annabi, serait mort lors du séisme ainsi que tous ceux qui se trouvaient dans le bâtiment de l'ONU, a déclaré le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner à la radio RTL.
AFP/VNA/CVN