Réunion ministérielle de l'UE sur la crise migratoire

Les ministres de l'Intérieur des pays de l'Union européenne se réunissent le 10 mars pour deux jours à Bruxelles pour discuter de la crise migratoire, notamment du plan d'action élaboré par l'UE et la Turquie, alors que la route des Balkans s'est fermée.

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Une femme et trois enfants marchent sur des rails reliant la Grèce à l'Europe de l'Ouest, à la frontière gréco-macédonienne près du village grec d'Idomeni, le 9 mars.

Toutefois, selon des diplomates, les propositions faites par la Turquie doivent encore être travaillées avec Ankara par le président du Conseil européen Donald Tusk avant de pouvoir être pleinement discutées par les États membres de l'UE.

Ces propositions chocs présentées par la Turquie lors d'un sommet avec l'UE le 7 mars à Bruxelles ne devraient donc être au centre des discussions des ministres de l'Intérieur qu'au cours de la deuxième journée de leur réunion, vendredi 11 mars.

Le volet le plus spectaculaire de l'ébauche d'accord UE - Turquie, contesté par les ONG et qui ne fait pas l'unanimité parmi les 28, verrait Ankara accepter la réadmission sur son territoire de tous les migrants arrivés clandestinement en Grèce, y compris les Syriens qui fuient la guerre dans leur pays.

En échange, les Européens s'engageraient, pour chaque Syrien renvoyé, à transférer un réfugié syrien depuis la Turquie vers le territoire de l'UE.

Ankara a aussi exigé à Bruxelles le doublement de 3 à 6 milliards d'euros de l'aide promise par l'UE pour l'accueil des 2,7 millions de Syriens déjà sur son sol.

La Turquie a aussi sollicité la levée "d'ici juin" des visas imposés par les pays de l'espace Schengen à ses citoyens. Elle réclame également l'accélération des négociations en vue de son adhésion au bloc européen.

Les dirigeants européens doivent étudier et finaliser le plan d'action avec la Turquie, censé "changer la donne", d'ici un prochain sommet prévu les 17 et 18 mars à Bruxelles.

Environ 40.000 migrants coincés en Grèce

La route des Balkans s'est fermée le 9 mars après la décision de la Slovénie de ne plus laisser passer de réfugiés par son territoire, une mesure destinée à décourager de nouveaux migrants de partir pour l'Europe mais qui accentue le risque de crise humanitaire en Grèce.

La Hongrie a annoncé des renforts en hommes à ses frontières, déjà équipées de barbelés côtés serbe et croate. L'état de "crise migratoire", en vigueur depuis plusieurs mois dans les régions frontalières par lesquelles avaient transité durant l'été des milliers de migrants, a été élargi au niveau national par le gouvernement de Viktor Orban.

Routes migratoires clandestines possibles et incertaines, après la fermeture de fait de la route classique des Balkans.

La Grèce tente de convaincre les quelque 40.000 migrants coincés dans le pays de gagner les centres d'accueil installés dans l'urgence, pour éviter que la situation ne dérape à sa frontière nord avec la Macédoine.

À cette frontière, environ 14.000 personnes, Syriens et Irakiens en majorité, dont de nombreux enfants, tentaient d'imaginer leur avenir, les pieds dans la boue d'un camp engorgé.

Le 9 mars à Strasbourg, les eurodéputés de tout bord ont tiré à boulets rouges sur le projet d'accord UE-Turquie, accusant les dirigeants européens d'avoir "cédé au chantage" d'Ankara.

Le Haut commissaire aux réfugiés de l'ONU, Filippo Grandi, s'est dit "profondément préoccupé par tout arrangement qui impliquerait le retour indiscriminé de gens d'un pays à un autre".

AFP/VNA/CVN

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