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Le nouveau ministre français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault (centre) et son homologue égyptien Sameh Shoukry (droite), le 9 mars au Caire. |
Le nouveau ministre français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault (centre) et son homologue égyptien Sameh Shoukry (droite), le 9 mars au Caire. Photo : AFP/VNA/CVN |
"Notre objectif est simple, mobiliser la communauté internationale autour de la seule solution possible, celle de deux États, et inviter les Israéliens et les Palestiniens à reprendre les négociations de paix pour sortir du cercle vicieux actuel", a déclaré M. Ayrault lors d'une visite au Caire.
"Cette initiative est indispensable. C'est une manière de conjurer l'explosion qui menace", a-t-il ajouté à l'issue d'un entretien avec son homologue égyptien, Sameh Choukri, en citant "la montée des violences" et "l'exaspération croissante des populations".
Les attaques visant des Israéliens sont quasi-quotidiennes depuis le 1er octobre. Le 9 mars, trois Palestiniens ont mené des attaques à Jérusalem et en Cisjordanie occupée avant d'être abattus.
La France s'inquiète aussi des infiltrations du groupe jihadiste État islamique (EI) dans les Territoires palestiniens, pas "forcément militaires mais idéologiques, en jouant sur les frustrations", note-t-on au Quai d'Orsay.
M. Ayrault a repris une initiative lancée par son prédécesseur Laurent Fabius, à qui il a succédé il y a un mois, après l'échec de la dernière tentative américaine de pourparlers en 2014.
Washington, acteur clé dans ce dossier, risque pour sa part de temporiser à l'approche de la présidentielle américaine, même si Barack Obama pourrait être tenté de soutenir une résolution appelant au compromis dans les derniers mois de son mandat, selon le Wall Street Journal.
Pas de reconnaissance automatique
La France espère organiser une conférence internationale sur le Proche-Orient "d'ici l'été", a précisé M. Ayrault. Dans un premier temps, elle compte rassembler les pays "les plus volontaires" du Conseil de sécurité de l'ONU, de la Ligue arabe et de l'UE pour une première réunion d'ici fin avril.
Le ministre a concédé que la tâche s'annonçait ardue, au vu des réticences des uns et des autres à dialoguer, mais il a mis en garde contre la tentation du statu quo.
Des logements israéliens dans la colonie de Neve Yaakov, à Jérusalem-Est. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Le chemin est difficile, nous en sommes conscients, mais il faut l'emprunter car rien ne serait pire que de ne rien faire et de laisser la situation se dégrader", a-t-il insisté.
À la différence de M. Fabius, il a rouvert toutefois le jeu vis-à-vis des Israéliens en assurant que la France ne reconnaîtrait pas "automatiquement" un État palestinien si son initiative échouait.
"Il n'y a jamais rien d'automatique, la France prend cette initiative, va l'exposer à ses partenaires, et donc c'est la première étape, il n'y a pas de préalable", a souligné le ministre français.
Un préalable tel que la reconnaissance de l'État palestinien risque de "bloquer tout le monde", a-t-il confié en aparté à des journalistes, en relevant, outre l'extrême susceptibilité d'Israël, les réserves de plusieurs pays européens dont l'Allemagne.
La question de la reconnaissance de l'État palestinien reste "sur la table" mais elle est aujourd'hui prématurée, résume-t-on dans son entourage.
Le ministre égyptien des Affaires étrangères a apporté son plein "soutien" à l'initiative française, estimant qu'elle faisait valoir "les droits légitimes du peuple palestinien".
Les deux pays ont une grande proximité de vues sur de nombreux dossiers stratégiques, qui sera réaffirmée lors d'une visite du président François Hollande mi-avril au Caire.
M. Ayrault a aussi rencontré le soir du 9 mars le comité restreint de la Ligue arabe sur le processus de paix et s'est entretenu avec son homologue jordanien Nasser Judeh.
"L'accueil est plus qu'encourageant. Les attentes sont extrêmement fortes", s'est-il félicité à l'issue de ses entretiens. Le ministre abordera aussi la question avec son homologue américain John Kerry dimanche à Paris.
AFP/VNA/CVN