>>Saad Hariri suspend sa démission après son retour à Beyrouth
>>Liban : le Premier ministre démissionnaire Saad Hariri de retour à Beyrouth
Le Premier ministre libanais Saad Hariri, le 5 décembre à Beyrouth. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le président français Emmanuel Macron, qui a aidé Saad Hariri à sortir de la crise provoquée par sa démission surprise et à reprendre ses fonctions, ouvrira cette réunion au Quai d'Orsay en présence du secrétaire d'État américain Rex Tillerson.
"C'est une forme de consécration, de relégitimation pour M.Hariri. La communauté internationale entérine le retour à une situation normale pour lui", analyse Hasni Abidi, directeur du Centre d'études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen (CERMAM) à Genève.
Les autres pays du Groupe international de soutien au Liban (GISL) - Russie, Chine, Grande-Bretagne, Allemagne, Italie - seront également représentés à la réunion, à un niveau non précisé, ainsi que l'Égypte, acteur clé du monde arabe.
"Il s'agit de passer un message clair et net à tous ceux qui exercent une influence au Liban (...) et d'éviter d'entraîner ce pays dans le chaos régional", relève-t-on au ministère français des Affaires étrangères.
Jouer le jeu
Saad Hariri, soutenu par Ryad, a démissionné le 4 novembre en accusant le puissant mouvement chiite du Hezbollah, qui fait partie de son gouvernement, et son allié iranien de "mainmise" sur le Liban.
Sur l'échiquier régional, les pays arabes dénoncent l'influence militaire croissante de Téhéran - du Liban au Yemen en passant par la Syrie et l'Irak - à travers ses "bras armés", Hezbollah en tête.
"Le message à l'Iran ce sera "ne poussez pas le Hezbollah à des actions à la fois au Liban et en dehors qui sont déstabilisatrices pour le Liban"", souligne une source diplomatique européenne.
L'Arabie saoudite, soupçonnée d'avoir poussé Saad Hariri à la démission dans son obsession à contenir et contrer l'Iran, est aussi invitée à jouer un rôle plus constructif au Liban.
En donnant l'impression de retenir Saad Hariri contre son gré et de le chapeauter, Ryad a surtout contribué à fédérer les Libanais derrière leur Premier ministre et à le remettre en selle.
"Le message à l'Arabie ce sera : Jouez le jeu. Si vous avez peur de l'Iran au Liban, il faut renforcer l'État libanais en aidant son économie, son armée"", ajoute la source européenne.
AFP/VNA/CVN