Renault : deux pôles pour mieux se tourner vers l'électrique

Le constructeur automobile Renault s'apprête à prendre mardi 8 novembre un virage historique avec la création de deux filiales. Ampere, se concentrant sur son futur électrique, et Horse, réunissant à l'étranger ses activités dans les moteurs thermiques.

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Logo du constructeur automobile français Renault. 
Photo : AFP/VNA/CVN 

Le groupe français Renault doit en préciser les contours à 7h00 (06h00 GMT) en amont d'une journée dédiée aux investisseurs à Paris.

Le vaisseau amiral du projet a pour nom Ampere. Cette nouvelle filiale va chapeauter la production de véhicules à propulsion électrique, promise à un fort développement en Europe depuis que les 27 États membres de l'Union européenne et le Parlement ont entériné l'interdiction des voitures neuves à moteur thermique en 2035.

L'entité devrait regrouper environ 10.000 salariés, tous basés en France, sur les 157.000 du groupe (Renault, Dacia, Alpine, Mobilize) dans le monde.

Renault prévoit d'accueillir des investisseurs dans Ampere mais il en resterait l'actionnaire majoritaire. L'entité produira notamment les R5 et 4L électriques dans le Nord de la France.

Après une perte historique en 2020, les finances du Losange restent convalescentes et ont été de nouveau fragilisées par son retrait de Russie.

Le groupe, pionnier de l'électrique, a besoin d'investissements massifs pour accélérer encore dans ce domaine, suivant son plan baptisé "Renaulution" et présenté au printemps 2021.

Mais la valorisation des groupes automobiles traditionnels fait pâle figure face à celle de nouveaux entrants spécialisés dans les voitures électriques, comme l'Américain Tesla ou le Chinois BYD.

Les investisseurs ont montré lundi 7 novembre leur intérêt pour la transformation de Renault, son action gagnant 3,77% à la Bourse de Paris, à 31,66 euros. L'Américain Ford a déjà annoncé une opération similaire avec la création de "Ford Model E".

Réorganisation de l'alliance 

C'est l'autre grand virage de Renault en 2022 : une refonte profonde de l'alliance avec Nissan, menée par le directeur général de la marque au losange Luca de Meo et son homologue japonais Makoto Uchida.

Elle doit intervenir après 23 ans de liaison à la fois tumultueuse et fructueuse, et alors Renault pourrait réduire sa part au capital de Nissan à 15%, contre 43% actuellement.

Nissan, partenaire historique de la marque française via l'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi et actionnaire de Renault à hauteur de 15%, a prévu d'investir dans le capital de la filiale électrique. Mais le niveau de collaboration technologique reste à définir.

Les discussions entre le groupe français et le japonais pourraient se prolonger au-delà du 15 novembre, jour où les directions des trois groupes doivent se réunir au Japon, selon une source proche de Nissan.

"Nous avons beaucoup de points à résoudre, je ne dirais pas que ce sont des discussions faciles mais nous allons y arriver", a souligné Makoto Uchida dans un entretien publié vendredi 4 novembre par des médias français. "Il faut que le contenu mûrisse, qu'il soit robuste" .

Début 2022, les trois membres de l'alliance, troisième groupe automobile mondial, annonçaient un investissement de 23 milliards d'euros dans l'électrification sur les cinq prochaines années, pour lancer 35 nouveaux modèles électriques d'ici 2030.

Un cheval thermique 

Dans le même temps, Renault prévoit de réunir ses activités dans les moteurs et transmissions thermiques et hybrides (à essence et diesel) dans une autre entité baptisée "Horse" (cheval).

Elle réunirait plus de 10.000 salariés dans les usines et la R&D, en Espagne, au Portugal, en Turquie et en Amérique latine.

Le groupe français serait cette fois-ci actionnaire minoritaire, même s'il resterait un "actionnaire de référence". Le constructeur automobile chinois Geely est notamment pressenti pour entrer au capital, et Nissan ne s'y opposerait pas, a souligné M. Uchida.

La part des véhicules thermiques ne cesse de baisser dans ses ventes : sur les neuf premiers mois de 2022, les véhicules hybrides et électriques représentaient déjà 38% des immatriculations de la marque en Europe (+12% sur un an).

Après plusieurs vagues de suppressions de postes chez Renault, cette séparation des activités inquiète les organisations syndicales. La CGT s'est notamment opposée début septembre au "démantèlement de l'entreprise", demandant que Renault reste "une entreprise cohérente qui détient l'ensemble des métiers d'un constructeur automobile".

AFP/VNA/CVN 

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