>> Électricité : des entreprises désemparées face à des prix toujours plus hauts
>> Macron réunit un Conseil de défense sur la crise énergétique
>> Le prix du courant va-t-il freiner les voitures électriques ?
La gestion d'une cinquantaine de centrales hydroélectriques françaises va être ouverte à la concurrence d'ici à 2015, avec le lancement des premiers appels d'offres dès cette année, selon le calendrier annoncé jeudi 3 novembre par le gouvernement. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Dans un courrier au PDG d'EDF daté de vendredi 4 novembre, la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher lui demande "de tout mettre en œuvre pour dégager de nouvelles marges de manœuvre pour le passage de l'hiver", ce qui "passe, notamment, par la maximisation de la production renouvelable de l'entreprise". Cela signifie augmenter "de manière anticipée la puissance des concessions hydroélectriques", écrit-elle.
Le recours accru aux barrages était jusqu'ici limité notamment par l'existence d'une redevance s'appliquant aux exploitants en cas d'augmentation de puissance. Mais cette taxe doit disparaître à la faveur de la nouvelle loi de finances.
C'est aussi "la maximisation de la production renouvelable d'origine éolienne, qui nécessite pour EDF une expertise site par site des possibilités de débridage, en lien avec les services déconcentrés de l'État, qui ont la consigne d'instruire les éventuelles demandes de manière prioritaire", ajoute la lettre adressée à Jean-Bernard Lévy. Cette demande concerne, outre EDF, tous les exploitants, a-t-on précisé au ministère.
Le bridage des éoliennes est paramétré à l'avance, selon leur exposition, les seuils de vent... afin aussi de limiter certains impacts, sonores notamment. Le débridage et ses modalités seront décidés site par site, chaque parc ayant ses caractéristiques.
L'effort "passe enfin par l'accélération des projets renouvelables en cours de construction portés par EDF", ajoute la ministre, en invitant à lui "signaler toutes les difficultés éventuelles dans ces projets".
Pour EDF, cette lettre "s'inscrit dans une continuité d’échanges" avec le gouvernement en vue de l'hiver, et la question de l'augmentation de la production renouvelable "était déjà en cours d'instruction", sans que l'on puisse encore à ce stade évaluer le volume d'électricité supplémentaire espéré là. "On va apporter une réponse dans les meilleurs délais", ajoute le groupe.
À ce jour, 26 réacteurs nucléaires sont à l'arrêt, pour maintenance mais aussi problèmes de corrosion, sur un parc de 56. L'électricien national a annoncé jeudi 3 novembre un nouveau report de la date de reconnexion de quatre d'entre eux, et revu à la baisse son estimation de production nucléaire pour 2022, dans un contexte d'approvisionnement électrique et gazier déjà tendu.
Sur le front des renouvelables, le gouvernement compte aussi sur l'entrée en service complet du tout premier parc éolien offshore de France, face à Saint-Nazaire. En outre, "les travaux portant sur la fiabilisation de notre capacité d'importation d'électricité, notamment d'Allemagne, devraient trouver une issue favorable très prochainement", ajoute Mme Pannier-Runacher dans sa lettre.
Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz s'étaient accordés début septembre pour que la France livre davantage de gaz à l'Allemagne, celle-ci pouvant en retour fournir, si besoin, de l'électricité à son voisin.
AFP/VNA/CVN