Remédier à la pénurie et au déséquilibre des effectifs

Le Vietnam recense actuellement plus de 43.200 médecins, ainsi que plus de 77.000 infirmiers et aides-soignants

Il faudrait 80.000 cadres sanitaires en plus pour satisfaire l’ensemble des besoins de la population.

En moyenne, on compte 0,5 médecin et 0,8 infirmier et aide-soignant pour 1.000 habitants. Et il faudrait 80.000 cadres sanitaires en plus pour satisfaire l’ensemble des besoins de la population.

Face à la pénurie et au déséquilibre dans la répartition des ressources humaines dans le secteur sanitaire, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a averti que le Vietnam avait besoin de 2,28 cadres sanitaires (médecins, infirmiers et aides-soignants inclus) pour 1.000 habitants. D’après le ministère vietnamien de la Santé, le pays devra faire en sorte que plus de 54.000 cadres rejoignent la profession chaque année.

Chaque année, 6.700 médecins, 2.800 pharmaciens, 5.000 aides-soignants, pratiquants sanitaires, 5.100 cadres sanitaires au niveau post-universitaire sortent des 26 facultés de médecine, pharmacie publiques, ainsi que des établissements privés. Une fois leur(s) diplôme(s) en poche, la plupart des étudiants souhaitent trouver un emploi dans les villes ou lieux où les conditions économiques sont favorables, délaissant ainsi leur terre natale. Ce choix de carrière a de lourdes conséquences, puisque la moitié des cadres sanitaires opèrent dans les centres urbains alors que ces derniers ne recensent que 27,7% de la population nationale.

De fait, en dehors des grandes villes, les localités sont en proie à une pénurie chronique de cadres sanitaires. D’après les statistiques du Service de la santé de Phu Tho (province montagneuse du Nord), cette localité a un besoin urgent de médecins, pharmaciens au niveau universitaire pour l’ensemble de ses établissements, qu’ils soient de ressort de la province, du district ou de la commune.

Selon les règlementations, un médecin doit faire entre 30 et 40 consultations par jour. Mais en réalité, ils en font entre 90 et 100... Dans le delta du Mékong, seules quatre localités affichent un taux de 5,3 médecins et plus pour 10.000 habitants, ce en dépit du fait que le réseau sanitaire se développe graduellement.

Le Département des sciences et de la formation (ministère de la Santé) estime que face à la croissance démographique, il faudra près de 283.000 cadres sanitaires supplémentaires d’ici 2015. Mme Nguyên Thi Kim Tiên, ministre de la Santé, a affirmé qu’il faudra appliquer des solutions en conséquence pour remédier à la situation.

Pour cela, le ministère a élaboré sa planification de développement des ressources humaines sur la période 2011-2020, laquelle stipule que d’ici dix ans, il devra y avoir 52 cadres sanitaires pour 10.000 habitants. Le contingent de cadres devra être composé de plus de 760.000 personnes, dont 500.000 supplémentaires. Cette planification indique quatre grands volets sur lesquels focaliser toute l’attention : les politiques, la formation, les infrastructures et le mécanisme financier.

Outre le réajustement des indemnités pour que les cadres sanitaires aient la garantie d’un niveau de vie satisfaisant, les infrastructures des hôpitaux et des établissements de formation ne cesseront d’être modernisées. Les grandes facultés de médecine nationales à Hanoi et Hô Chi Minh-Ville seront aux normes régionales en 2020. Enfin, dans les localités où le manque de cadres sanitaires se fait durement sentir, on encouragera l’ouverture d’établissements de formation.

Quê Anh/CVN

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