Washington a annoncé le 11 juillet le gel de 800 mil- lions de dollars d'aide militaire à Islamabad en représailles à de récentes mesures pakistanaises limitant l'activité militaire américaine dans le pays, à la suite du raid clandestin d'un commando qui a tué Oussama ben Laden le 2 mai dans le Nord du pays. Le Pakistan n'avait pas été informé de l'opération montée par la CIA. Mais les relations s'étaient envenimées déjà depuis plusieurs mois, les plus hauts responsables américains estimant publiquement que le Pakistan ne produisait pas assez d'efforts pour lutter contre certains groupes islamistes armés alliés à Al-Qaïda, ni contre les talibans afghans qui ont fait des zones pakistanaises frontalières leur base arrière.
Le général Ahmad Shuja Pasha, le directeur de l'Inter-Services Intelligence (ISI), les puissants services secrets militaires, est parti aux États-Unis pour discuter de la coordination en matière de renseignement", a déclaré le général Athar Abbas, le porte-parole de l'armée.
Mardi, le ministre de la Défense, Ahmed Mukhtar, avait indiqué que l'armée pakistanaise n'avait pas d'autre choix, en cas de suspension de 800 millions de dollars sur plus de deux milliards que Washington verse par an au Pakistan dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, que de retirer ses troupes des zones frontalières avec l'Afghanistan.
Le général Abbas n'a pas souhaité évoquer le contenu des pourparlers entre le chef de l'ISI et le renseignement américain, mais un haut responsable militaire, sous couvert de l'anonymat, a indiqué que le Pakistan souhaitait "un contrat" avec la CIA pour officialiser leur coopération. "Il y a un accord de part et d'autre pour continuer de coopérer mais, après avoir été échaudés plusieurs fois, nous souhaitons formaliser tout cela, il faut des relations basées sur l'égalité, la confiance et le respect", a confié cette source.
AFP/VNA/CVN