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À New York, le Quartette sur le Proche-Orient a exhorté le 1er juillet Israël et les Palestiniens à renoncer respectivement à la colonisation et à la violence, qui minent les chances de paix et d'une solution à deux États.
Des soldats israéliens à l'extérieur de la maison où une adolescente a été tuée le 30 juin à Kyriat Arba, en Cisjordanie. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Mais le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a immédiatement rejeté cet appel, qualifiant de "mythe" l'idée que la colonisation israélienne des territoires palestiniens sape la paix.
En Cisjordanie, un territoire occupé par Israël depuis 1967, "un terroriste a ouvert le feu vendredi sur le véhicule d'une famille (...) au sud de Hébron", provoquant la mort du père et blessant trois autres personnes, a indiqué l'armée israélienne qui qualifie généralement les assaillants palestiniens de "terroristes". Les soldats étaient à la poursuite de l'assaillant qui a pris la fuite.
Plus tôt dans la journée, une jeune femme palestinienne, qui avait éveillé les soupçons des gardes-frontières à son arrivée à un checkpoint à Hébron, avait sorti un couteau et tenté de poignarder la policière qui la fouillait, selon la police. Elle a été abattue.
Des responsables de sécurité palestiniens ont identifié l'assaillante comme Sarah Taraïra, 27 ans, une parente du Palestinien qui a poignardé jeudi 30 juin à mort une adolescente israélo-américaine de 13 ans après s'être infiltré dans sa maison dans la colonie de Kyriat Arba, près de Hébron.
Mohammed Nasser Taraïra, 19 ans, originaire du village de Bani Naïm proche de Hébron, avait lui aussi été abattu par des gardes dont l'un avait été blessé.
M. Netanyahu a présenté vendredi 1er juillet ses condoléances à la famille de l’adolescente tuée, Hallel Yaffa Ariel, dans un "meurtre horrible". "Voir la chambre de Hallel, les taches de sang à côté de son lit, les livres et les vêtements d'une petite fille, cela est choquant", a dit M. Netanyahu, cité par son bureau.
Au total depuis jeudi 30 juin, quatre attaques anti-israéliennes ont été menées par des Palestiniens, faisant deux morts.
Deux Palestiniens ont également péri vendredi 1er juillet : la jeune femme qui avait tenté d'attaquer des garde-frontières israéliens et un homme d'une cinquantaine d'année asphyxié par des gaz lacrymogènes tirés par l'armée israélienne, dans des heurts près de Ramallah, selon les autorités palestiniennes. Deux assaillants palestiniens avaient également été abattus jeudi 30 juin.
Hébron, la poudrière
Depuis le 1er octobre, les violences dans les Territoires palestiniens, Israël et à Jérusalem ont tué 214 Palestiniens, 34 Israéliens, deux Américains, un Erythréen et un Soudanais, selon un décompte de l'AFP.
Face aux nouvelles attaques, le gouvernement israélien a annoncé des mesures de rétorsion dont le bouclage de Hébron.
Elle y déploiera également des centaines de soldats "la mesure la plus substantielle sur le terrain depuis 2014", a déclaré le porte-parole de l'armée Peter Lerner.
Hébron, la plus grande ville de Cisjordanie est une poudrière depuis que 500 colons israéliens se sont installés dans son centre historique, barricadés sous haute protection militaire et retranchés derrière une zone tampon interdite d'accès aux 200.000 habitants palestiniens.
Rina, la mère de Hallel Yaffa Ariel, l'adolescente israélienne tuée dans son sommeil, lors de ses obsèques le 30 juin à Kiryat Arba. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Selon Peter Lerner, environ 80 attaques anti-israéliennes ont été menées par des Palestiniens originaires de la région de Hébron depuis début octobre.
Le gouvernement israélien a par ailleurs décidé vendredi 1er juillet de réduire les transferts des taxes à l'Autorité palestinienne qu'il accuse "d'incitation au terrorisme".
"M. Netanyahu a ordonné que soient déduits du montant des taxes transférées à l'Autorité palestinienne les sommes que cette dernière verse aux terroristes et à leurs familles", ont précisé ses services dans un communiqué.
Israël transfère chaque mois environ 127 millions de dollars (114 millions d'euros) à l'Autorité palestinienne au titre des taxes et droits de douane qu'elle collecte en son nom sur les marchandises destinées aux Palestiniens mais transitant par Israël.
Chances de paix minées
Le regain de violences a coïncidé avec le dernier vendredi du ramadan, le mois de jeûne musulman qui s'achève au début de la semaine prochaine.
À Jérusalem, des milliers de policiers ont été déployés dans et autour de la Vieille ville en préparation des dernières prières hebdomadaires du ramadan sur l'esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l'islam et premier pour les juifs qui l'appellent Mont du Temple.
Selon les analystes, les attaques commises par des Palestiniens résultent surtout des vexations de l'occupation israélienne, de l'absence de toute perspective proche d'indépendance et des frustrations économiques, alors que le processus de paix israélo-palestinien est au point mort.
Les colonies israéliennes dans les territoires palestiniens occupés, les démolitions de maisons palestiniennes et la confiscation de terrains par Israël "sapent la viabilité de la solution à deux États", c'est-à-dire Israël et un État palestinien coexistant pacifiquement, ont estimé vendredi 1er juillet les États-Unis, la Russie, l'Union européenne et l'ONU, qui composent le Quartette pour le Proche-Orient. Ils déplorent par ailleurs que les dirigeants palestiniens "ne condamnent pas clairement et systématiquement les attaques terroristes spécifiques".
AFP/VNA/CVN