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Au moins 13 otages dont trois étrangers ont été secourus par les commandos qui ont lancé l'assaut dans ce restaurant du quartier de Gulshan fréquenté par des diplomates et des expatriés.
Un homme blessé dans l'attaque d'un restaurant du quartier diplomatique de Dacca, la capitale du Bangladesh, le 1er juillet. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Aucun bilan des victimes de cette prise d'otages revendiquée par le groupe État islamique (EI) n'était disponible dans l'immédiat. Deux policiers avaient trouvé la mort vendredi 1er juillet en affrontant les hommes armés qui avaient attaqué le restaurant.
"L'opération est terminée. La situation est complètement sous contrôle", a dit le porte-parole de l'armée, Rashidul Hasan.
Le restaurant a été sécurisé mais certains des assaillants pourraient être en fuite, a indiqué de son côté Tuhin Mohammad Masud, un haut responsable des forces antiterroristes du Rapid Action Battalion (RAB) à une chaîne de télévision indienne.
"Nous avons tué six des terroristes. Le lieu principal qu'ils occupaient a été sécurisé", a dit le responsable du RAB, dont les forces ont lancé l'assaut, à la chaine Times Now. "Certains pourraient cependant être en fuite". Il a indiqué qu'il y avait "évidemment des victimes" parmi les otages, sans plus de précision.
Un photographe de l'AFP sur place a entendu d'importants échanges de tirs quand les forces de sécurité ont pris d'assaut le restaurant, plus de dix heures après le début de la prise d'otages.
"Pas de volonté de négocier"
"Il n'y a pas de volonté de négocier" chez les assaillants, avait déclaré alors l'ambassadeur italien à Dacca, Mario Palma. "C'est une mission suicide".
Des forces de sécurité bangladaises sécurisent le périmètre à l'extérieur du restaurant où une prise d'otages revendiquée par le groupe EI était en cours, le 2 juillet à Dacca. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Dans la soirée de vendredi 1er juillet, une dizaine d'individus armés avaient attaqué le restaurant Holey Artisan Bakery de la capitale du Bangladesh, selon la police et des témoins.
Les assaillants ont fait irruption dans l'établissement vers 21h20 (15h20 GMT) en criant "Allah Akbar" (Dieu est le plus grand), ouvrant le feu et faisant usage d'explosifs.
L'EI a rapidement revendiqué la fusillade et une prise d'"otages", a annoncé l'agence de presse Amaq, liée à l'organisation jihadiste. "Des commandos de l'État islamique attaquent un restaurant fréquenté par des étrangers dans la ville de Dacca, au Bangladesh", a affirmé Amaq dans un communiqué relayé sur les réseaux sociaux.
L'attaque a fait "plus de 20 morts de différentes nationalités", a affirmé Amaq qui a diffusé des photos montrant des corps baignant dans du sang, qui n'ont pu être authentifiées.
Le responsable du restaurant Sumon Reza, qui a réussi à s’échapper en sautant du toit de l'établissement, a déclaré à un quotidien local que vingt étrangers avaient été retenus en otages. "J'étais sur le toit. Tout le bâtiment a tremblé lorsqu'ils ont déclenché des explosifs", a-t-il dit.
"Un moment horrible"
Un cuisinier argentin du restaurant, Diego Rossini, qui a réussi à s'enfuir, a évoqué "un moment horrible" sur une chaîne de télévision argentine, C5N. "Je ne sais pas bien combien de personnes ils ont tuées", a déclaré ce cuisinier à une autre chaîne argentine, Todo Noticias.
Des soldats prennent position autour du restaurant de Dacca, au Bangladesh, où des dizaines de personnes sont prises en otages, le 2 juillet. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Ça a été un massacre, ils sont entrés en tirant", avait-il raconté auparavant dans une brève communication avec un ami se trouvant à Buenos Aires avant que l'internet ne soit coupé.
Un homme, "très nerveux", a supplié la police de "ne pas donner l'assaut, disant que dans ce cas les assaillants les tueront", a rapporté son neveu.
Des policiers lourdement armés ont bouclé le quartier dès que la fusillade a éclaté. La police a confirmé que deux de ses hommes avaient été tués et près de 20 blessés.
Cette prise d'otages intervient alors que le Bangladesh est frappé par une vague de meurtres de défenseurs de la laïcité, d'intellectuels et de membres de minorités religieuses, imputés à des groupes jihadistes, qui a fait plus de 50 morts en trois ans.
Le gouvernement en attribue la responsabilité à la principale formation de l'opposition, le Bangladesh Nationalist Party (BNP), et à ses alliés islamistes.
Les autorités ont lancé le mois dernier à travers le pays une série d'opérations contre les groupes jihadistes locaux au cours de laquelle plus de 11.000 personnes ont été arrêtées. Mais des groupes de défense des droits de l'homme estiment que ces arrestations étaient souvent arbitraires ou qu'elles visaient en réalité à réduire au silence des opposants politiques.
AFP/VNA/CVN