>>L'émissaire onusien souhaite voir la reprise des pourparlers de paix sur la Syrie en juillet
Le médiateur de l'ONU en Syrie, Staffan de Mistura, lors d'une conférence de presse à Vienne, le 17 mai. |
S'adressant à la presse après avoir rencontré à huis clos le Conseil de sécurité, il a précisé qu'il "n'avait pas fixé de date précise en juillet".
"Nous visons juillet mais pas à n'importe quel prix et pas sans garanties", a-t-il expliqué. Il a dit vouloir s'assurer que "quand nous convoquerons les négociations, il y aura une possibilité de progresser vers une transition politique d'ici août". Il faut, selon lui, "que les protagonistes viennent avec un sentiment d'urgence et travaillent sur certaines idées pour surmonter les divergences entre les uns et les autres sur leur conception de la transition politique".
Il s'agit d'un des principaux points d'achoppement des négociations entre le pouvoir syrien et l'opposition armée, qui s'opposent sur le rôle que jouerait le président Bachar al-Assad dans une transition.
Pour M. de Mistura, août doit être "la période où nous devrions voir apparaitre quelque chose de concret, afin de pouvoir faire le point en septembre".
L'Assemblée générale de l'ONU fin septembre sera la dernière à laquelle participeront l'actuel secrétaire général Ban Ki-moon et le président américain Barack Obama, a-t-il noté.
La réunion du G20 en Chine en septembre marquera aussi, a-t-il ajouté, la dernière occasion de rencontre entre M. Obama et le président russe Vladimir Poutine. Il a souligné que "beaucoup d'efforts diplomatiques discrets" étaient en cours, indiquant qu'il revenait de Saint-Petersbourg (Russie) et serait jeudi à Washington. Deux sessions de pourparlers de paix indirects intersyriens se sont tenues depuis le début de l'année à Genève, sans avancée.
Selon la feuille de route fixée par l'ONU, les pourparlers devaient aboutir à la mise en oeuvre d'un organe de transition d'ici le 1er août, la rédaction d'une nouvelle Constitution et l'organisation d'élections mi-2017.
L'ambassadeur français François Delattre, qui préside le Conseil en juin, a affirmé que ses 15 membres avaient été unanimes à soutenir les efforts de M. de Mistura. Mais il aussi reconnu que "la cessation des hostilités (décrétée en février) est devenue pratiquement une fiction diplomatique", combats et raids aériens meurtriers continuant autour d'Alep (Nord) et dans la banlieue de Damas.
L'accès humanitaire reste aussi insuffisant, bien que l'ONU ait désormais réussi à livrer de l'aide à l'ensemble des 18 localités assiégées en Syrie. Malgré ce sombre tableau, a ajouté M. Delattre, "nous faisons confiance à Staffan de Mistura pour décider quand les négociations inter-syriennes doivent reprendre et nous ne devons pas faire pression sur lui".