>>L'Australie et Singapour renforcent leur coopération dans la défense
>>L'Australie reconnaît avoir essuyé une cyberattaque d'envergure en 2015
>>L'Australie appelle la Chine à réduire les tensions en Mer Orientale
Les bureaux de vote ont ouvert à 08h00 le 2 juillet (22h00 GMT le 1er juillet) pour les quelque 15,6 millions d'électeurs appelés aux urnes pour ce scrutin obligatoire à travers cet immense pays d'Océanie.
Le Premier ministre Malcolm Turnbull et son épouse Lucy glissent leurs bulletins dans l'urne, |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les 150 sièges de la Chambre des représentants et les 76 sièges du Sénat sont en jeu.
Le chef du gouvernement Malcolm Turnbull, 61 ans, ambitionne de légitimer lors de ces législatives le "putsch" interne à son Parti libéral qui lui avait permis d'évincer en septembre Tony Abbott, dont il était ministre.
Les derniers sondages le donnaient au coude à coude avec le chef de l'opposition, l'ex-leader syndical Bill Shorten, 49 ans.
Mais après une campagne insipide, le choc provoqué par la décision des Britanniques de quitter l'Union européenne pourrait avoir donné un léger avantage au sortant. Les principaux médias australiens comme News Corps Australia ou Fairfax Media se sont rangés sous la bannière de M. Turnbull au nom de la stabilité.
Selon un sondage publié par The Australian, la coalition conservatrice était donné en tête, avec 50,5% des votes contre 49,5% pour l'opposition travailliste. Un autre sondage du Sydney Morning Herald les donnaient à égalité.
La plupart des bureaux fermeront à 08h00 GMT, les autres deux heures plus tard.
M. Turnbull, un ancien banquier d'affaires multimillionaire, a ces derniers jours joué à fond sur les craintes des répercussions économiques mondiales du Brexit, martelant l'impératif de maintenir le cap.
"C'est une grande opportunité pour les Australiens, mais c'est aussi l'heure du risque, de l'incertitude et des vents contraires, des vents inattendus peut-être avec le Brexit", a déclaré celui qui fut également journaliste et avocat. "Nous devons résister, nous devons avoir un plan".
Turbulences
Depuis l'arrivée du travailliste Kevin Rudd en 2007 à la tête du gouvernement, après une décennie de "règne" du libéral John Howard, la politique australienne a été particulièrement mouvementée.
Kevin Rudd a été renversé par la travailliste Julia Gillard en 2010 avant de reprendre le pouvoir en 2013, et de le céder à nouveau quelques mois plus tard lors des législatives à Tony Abbott, lui-même renversé en septembre par M. Turnbull.
Le prochain scrutin devait intervenir avant janvier 2017. Malcolm Turnbull a choisi de l'avancer pour asseoir sa majorité au Sénat.
L'équilibre du pouvoir à la chambre haute dépend actuellement d'élus indépendants ou issus de partis minoritaires, qui ont bloqué certains de ses projets de réforme.
M. Turnbull pourrait bien regretter sa décision, car certains sondages laissent penser que le nombre d'indépendants ou de minoritaires, comme les Verts, pourrait augmenter du fait d'une lassitude grandissante face à l'éternelle alternance entre libéraux et travaillistes.
Résultat, le scrutin pourrait se terminer sans majorité claire, y compris à la chambre basse.
Les travaillistes ont mené une campagne classique, promettant des investissements dans la santé et l'éducation, davantage de justice fiscale et le développement des énergies renouvelables.
"Les travaillistes sont prêts à gouverner à nouveau", a déclaré Bill Shorten, dans son dernier discours. "Nous sommes prêts à mettre en oeuvre notre programme économique et social".
Expertise
Malcolm Turnbull, lui, a mis en avant l'expertise économique de son équipe, au moment où l'Australie, qui n'a pas connu de récession depuis 25 ans, négocie la fin de l'âge d'or minier.
Il a promis des réductions d'impôts pour les particuliers et les entreprises, et défendu sa politique migratoire très controversée.
L'Australie repousse systématiquement les bateaux de clandestins l'approchant. Ceux qui arrivent à débarquer sont détenus dans des camps offshore sans aucun espoir d'obtenir l'asile sur le sol australien.
Fustigée par les organisations de défense des droits de l'homme, cette politique présentée par Canberra comme nécessaire pour dissuader les réfugiés d'entamer de périlleuses traversées ne devrait pas évoluer en cas de victoire travailliste.
Autre question fondamentale, le réchauffement climatique, illustré cette année par le pire épisode de blanchissement de corail sur l'emblématique Grande Barrière.
On disait M. Turnbull plus sensible aux sujets environnementaux que son prédécesseur. Mais il n'a pas varié d'un iota sur la politique des conservateurs en la matière, confirmant des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre qui sont, de l'aveu même de l'organe consultatif australien sur le climat, largement insuffisants.
Les travaillistes n'envisagent pas de "sortir du charbon". Mais Bill Shorten propose un objectif de réduction des émissions de 45% (par rapport à 2005) d'ici 2030. Malcolm Turnbull vise 26%.
Voter est obligatoire en Australie depuis 1924.
AFP/VNA/CVN