Les chercheurs ont examiné, à l'aide d'un modèle informatique, comment différents niveaux d'émissions de gaz à effet de serre (GES) en 2050 pourraient empêcher d'atteindre l'objectif de limiter la hausse de la température terrestre à 2 ou 3 degrés au-dessus de la moyenne de l'ère pré-industrielle.
Au Sommet de Copenhague (Danemark) de l'ONU en décembre dernier, les pays ont conclu un accord a minima soulignant la nécessité de limiter la hausse de la température de la planète à 2 degrés, mais en restant très vagues sur les moyens d'y parvenir. L'étude définit des seuils critiques qui, s'ils sont dépassés en 2050, empêcheraient d'atteindre les objectifs de variation maximum de température en fin de siècle avec les technologies énergétiques actuelles.
Parmi les scénarios étudiés par ces experts, celui de la continuité sans véritable politique climatique montre qu'il faudrait réduire les émissions de GES d'environ 20% au-dessous de leur niveau de 2000 pour contenir à 2 degrés la hausse de la température du globe à la fin du siècle. Selon un second scénario dans lequel la demande d'énergie et de terre de culture augmenterait plus rapidement, la réduction des émissions de GES devrait être de 50%.
Les auteurs du rapport concluent qu'une telle réduction est difficilement réalisable avec les sources connues d'énergie. Ces travaux auxquels participent des chercheurs américains et européens paraissent dans les Annales de l'Académie américaine des sciences (PNAS) datées du 11 janvier. "Nos simulations montrent que dans certains cas même si nous faisons tout ce qui est possible pour réduire les émissions de GES d'ici 2050, nous avons seulement 50% de chances de pouvoir limiter la hausse des températures terrestres à 2 degrés d'ici la fin 2100 et seulement si nous faisons aussi tout ce qui est possible dans la seconde moitié du siècle", explique Keywan Riahi, chercheur au "International Institute for Applied Systems Analysis" (IIASA) en Autriche, co-auteur de l'étude.
"Même si les gouvernements sont d'accord sur un objectif à long terme, sans limiter les émissions de GES au cours des prochaines décennies, on pourrait se trouver incapables d'atteindre ce but, car des options potentiellement souhaitables pourraient ne plus être technologiquement possible ou beaucoup trop coûteuses", explique Brian O'Neill, un scientifique du "National Center for Atmospheric Research" aux États-Unis, co-auteur du rapport.
AFP/VNA/CVN