Rachat de BPM : la banque UniCredit renonce à son recours contre Rome

La deuxième banque d'Italie, UniCredit, qui cherche à racheter sa rivale Banco BPM sans son accord, a annoncé mercredi 4 juin renoncer à sa demande de suspension par un tribunal des conditions imposées par le gouvernement italien, hostile à cette opération.

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UniCredit avait lancé fin novembre une offre publique d'échange (OPE) qui valorisait à l'époque la troisième banque d'Italie.
Photo : AFP/VNA/CVN

UniCredit avait lancé fin novembre une offre publique d'échange (OPE) qui valorisait à l'époque la troisième banque d'Italie, Banco BPM, à 10,1 milliards d'euros.

Banco BPM, issue en 2017 de la fusion entre Banco Popolare et Banca popolare di Milano, avait d'emblée jugé hostile l'offre d'UniCredit. "Pas dans l'intérêt de nos actionnaires", avait tranché son président.

Après avoir reçu le feu vert des autorités financières pour ce rachat, UniCredit a subi un sérieux revers avec la décision du gouvernement ultraconservateur dirigé par Giorgia Meloni d'avoir recours au "golden power", qui impose des conditions contraignantes à l'opération.

Parmi celles-ci, l'obligation de ne pas réduire pendant cinq ans le nombre de prêts accordés à des entreprises et ménages en Italie et de maintenir les investissements dans le pays du fonds de gestion Anima pour cinq ans également.

Unicredit avait annoncé fin mai "déposer un recours devant le tribunal administratif du Latium", la région de Rome, demandant une suspension des conditions du "golden power" et "afin de chercher de la clarté et une évaluation indépendante".

Mais après une première audience mercredi 4 juin, la banque a finalement "retiré sa demande de mesures provisoires", a indiqué l'entreprise dans une déclaration transmise à l'AFP.

Unicredit le justifie par les "discussions" entamées avec le ministère de l'Économie le 30 mai, lors desquelles le gouvernement a "clarifié les termes" du "golden power", auquel la banque reste hostile.

L'autorité boursière d'Italie, la Consob, avait justement suspendu jusqu'à fin juillet l'offre de rachat, afin de laisser à Unicredit le temps de négocier avec le gouvernement.

La Commission européenne avait déclaré à plusieurs reprises qu'elle entendait également se pencher sur l'exercice du "golden power" par le gouvernement italien.

Le gouvernement Meloni avait fraîchement accueilli l'offre de rachat, tant elle contrecarrait son projet de créer un troisième pôle bancaire en Italie formé par Banco BPM et Monte dei Paschi di Siena (MPS).

Le paysage bancaire italien est secoué par une tempête de tentatives de fusions et acquisitions, souvent hostiles, comme en atteste également la tentative de rachat par la plus vieille banque du monde, MPS, de sa rivale Mediobanca.

AFP/VNA/CVN

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