Les accords internationaux sur le climat auraient "une meilleure chance de réussir" s'ils prenaient en considération "la dynamique de la population, les relations entre les sexes et le bien-être des femmes", souligne ce rapport publié à 20 jours du Sommet de l'ONU à Copenhague.
"C'est vraiment la première fois qu'une agence des Nations unies se penche sur les liens entre population et changement climatique", a déclaré Bob Engelman, co-auteur du rapport et vice président des programmes du Worldwatch Institute.
Le changement climatique "c'est aussi un problème de dynamique démographique, de pauvreté et d'équité entre les sexes", estime dans ce rapport Thoraya Ahmed Obaid, directrice exécutive du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA).
Le planning familial, qui permettrait aux femmes de contrôler les naissances, figure parmi les moyens "d'influer sur l'évolution future des changements climatiques", indique ce rapport sur "les femmes, la population et le climat".
Le ralentissement de la croissance démographique contribuerait à réduire les émissions de gaz à effet de serre, permettrait d'atténuer les pénuries d'eau, de freiner la déforestation, la surpêche et l'érosion de la biodiversité.
Mais "si les femmes ont le pouvoir de se mobiliser contre les changements climatiques", estime Mme Obaid, "ce potentiel ne peut se concrétiser qu'à travers des politiques qui leur confèrent l'autonomie".
Dans de nombreux pays, les femmes représentent la plus grande part de la main d'œuvre agricole et ont un moindre accès que les hommes aux possibilités de gagner un revenu. Elles sont directement exposées à subir les effets de l'érosion des sols, de la désertification, des sécheresses, des pénuries d'eau, des inondations.
Au delà de la question de la régulation des naissances, les femmes qui travaillent aux champs pourraient avoir un rôle actif dans l'adaptation au changement climatique, en développant des cultures résistantes aux inondations et aux sécheresses, en protégeant les ressources en eau.
Le rapport suggère le développement d'instruments financiers afin d'encourager de telles pratiques, soulignant que "les agricultrices pourraient se trouver à l'avant-garde des efforts visant à atténuer ces concentrations de gaz à effet de serre".
AFP/VNA/CVN