Hanoi compte à peine plus de 2.000 ha de légumes bio. Afin de répondre à la demande d'environ 7-8 millions de citadins, le Comité populaire de la ville élabore un projet d'élargissement des régions de production et de recherche des débouchés pour ces produits. Malgré les premiers signes positifs, les maraîchers s'avèrent soucieux.
Les paysans rencontrent aujourd'hui maintes difficultés. Cette saison, la famille de Nguyên Thi Tuyên, domiciliée à Yên Nghia, Hà Dông, Hanoi, cultive plus de 2 sào de légumes bio (un sào = 360 m2). Après plus d'un mois d'exploitation, un sào de choux-fleur lui rapporte environ un million de dôngs. Tandis que les achats de semences lui coûtent 350.000 dôngs. En pratiquant la culture de tomates, Van Thi Dat ne cache pas ses préoccupations : "Ces tomates sont en train de mûrir mais je n'ai reçu aucune commande. Au cas où je devrais les vendre au marché, ce serait à perte. Une catastrophe !"
La coopérative de Hoà Binh réunit 300 familles qui se partagent plus de 100 ha de terres. "C'est la première année que nous cultivons des légumes bio. Mais jusqu'ici, nous n'avons pas trouvé de débouché", fait savoir Nguyên Van Quyêt, gérant de la coopérative.
Dô Thi Vu Quynh, gérante de la coopérative des légumes bio Manh Quynh, dans la commune de Van Nôi, district de Dông Anh, raconte : "La culture de légumes bio pour les maraîchers de Hanoi n'est pas trop difficile car ils sont expérimentés et ont suivi des cours de perfectionnement des techniques". Mais les paysans n'ont pas de courage d'élargir la superficie car les débouchés constituent toujours un casse-tête. Les frais nécessaires pour la culture d'un sào de légumes bio sont plus de 30% plus élevés que ceux pour les légumes normaux. "Et si l'on répercute ce surcoût sur la vente, les produits nous resterons sur les bras", déplore Dô Thi Vu Quynh.
Le Service de l'agriculture et du développement rural de Hanoi élabore une stratégie de développement à long terme de la culture de légumes bio. Il prévoit, parallèlement au renforcement de la qualité de plus de 2.000 ha de légumes bio, d'augmenter de 800-1.000 ha la surface maraîchère chaque année, pour atteindre environ 10.000 ha en 2015 à Hanoi. Concrètement, d'ici 2010, la ville investira environ de 95 milliards de dôngs dans le développement de 2 nouvelles régions de production de légumes bio, dans les districts de Gia Lâm et Chuong My. Pour la 2e étape, prévue de 2011 à 2015, seront établies 36 régions de production, d'une superficie de plus de 1.000 ha et d'un investissement total de 563 milliards de dôngs. L'objectif est de satisfaire 50% de la demande en légumes des consommateurs hanoiens.
À côté de l'aménagement des régions de production, Hanoi organisera des cours de perfectionnement des techniques à l'intention des maraîchers. Selon Pham Ngoc Thach, directeur adjoint du Service municipal de l'agriculture et du développement rural, Hanoi créera des coopératives et associations des producteurs et consommateurs pour consolider les relations de partenariat entre producteurs et commerçants, dans le but d'élargir les débouchés. De plus, la ville élaborera des politiques privilégiant la production et le commerce de légumes bio. Sans oublier la création de 500 étals dans les marchés, 150 magasins dans les cités urbaines et 8 marchés de vente en gros ainsi que l'élaboration de marques pour 40 sortes de légumes bio.
Sa Pa exportera plus de 5.000 t de légumes bio en 2009
Tandis que les maraîchers de l'ensemble du pays font des efforts pour conquérir le marché domestique, les producteurs de légumes de Sa Pa (province de Lào Cai, Nord) sont tournés vers les marchés étrangers. Les variétés de légume cultivées sont majoritairement choux, choux-fleur, salades et pois importés de Taïwan. L'année précédente, les 3 régions de production de légumes bio de Sa Pa ont exporté 3.000 tonnes vers Taïwan. Les prévisions font état de plus de 5.000 tonnes pour cette année.
Tùng Chi/CVN
(05/05/2009)