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Le directeur général de Babymoov, Laurent Windenberger, au siège de sa start-up à Clermont-Ferrand, dans le Centre de la France, le 26 juillet |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"On a commencé à trois, et on poursuit à 130", se réjouit Laurent Windenberger, cofondateur et codirecteur général de Babymoov, connue pour son écoute-bébé et qui souffle cet été ses vingt bougies.
En 1997, M. Windenberger et ses condisciples Arnaud Courdesses et Arnaud Thiollier, tous diplômés de l'ESC Clermont-Ferrand, décident de créer leur boîte et investissent l'équivalent de 3.000 euros chacun.
"Le premier truc que l'on a fait, c'est de se planter", philosophe M. Windenberger, installé dans le showroom de l'entreprise rempli de tétines multicolores, baignoires en plastique et sacs à langer.
Une première tentative de commercialisation d'équipements de sécurité pour enfants échoue. La deuxième sera la bonne avec des produits de petite puériculture design, comme les biberons fantaisie Yam Yam.
Depuis, la société a porté son chiffre d'affaires à 45 millions d'euros et a dégagé l'an dernier 500.000 euros de bénéfice net. Une nouvelle marque, Badabulle, a été lancée.
Valorisée à 30 millions d'euros, la société défie désormais les leaders du secteur Béaba et Bébé Confort en France. À l'étranger, sept filiales ont vu le jour, pour un investissement de 7 millions d'euros.
Si les produits sont conçus au siège auvergnat, la production est sous-traitée. "Notre modèle, c'est la sous-traitance. Comme on est multi-spécialistes, on n'a pas vocation à créer un site de production", explique M. Windenberger.
Les biberons sont fabriqués en Espagne, l'électronique en Chine, les baignoires à Oyonnax (Ain), les rehausseurs en Espagne, le textile au Portugal... avant d'être distribués dans une cinquantaine de pays.
''Comme un couple''
"Aux États-Unis, on a un peu galéré, et puis on a compris qu'il fallait absolument aller sur le web et créer des partenariats avec des chaînes de magasins comme Toys'R'Us", reconnaît Laurent Windenberger, qui se félicite de la percée de la marque en République de Corée. Objectif : réaliser 60% des ventes à l'étranger d'ici 2021, contre 40% actuellement.
Un designer de la start-up de puériculture Babymoov au siège de la société à Clermont-Ferrand, le 26 juillet. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Des parents se créent des vraies philosophies d'éducation par tout ce qu'ils lisent sur internet. C'est là qu'il faut être présent", poursuit-il.
Un réseau social privé pour les jeunes parents, Happeez, présenté au dernier salon de l'électronique grand public CES de Las Vegas, aux États-Unis, doit être mis en ligne en 2018, et le groupe a signé des accords avec de purs spécialistes de l'internet, comme Amazon.
"Le poids de la vente internet augmente, mais ne représente toujours que 25% du total, contre 75% de la distribution en magasin", précise Christelle Defarge, directrice du marketing.
Chaque année, 5% du chiffre d'affaires est investi en recherche et développement. La crèche de l'entreprise sert de laboratoire et ergonomes, ingénieurs, puéricultrices... et parents sont sollicités.
Cheffe de produit, Célia Grignon est partie "en immersion" en Angleterre et en Espagne pour "observer l'utilisation des produits, comprendre la gestuelle, le ressenti". "Cela permet de cibler des problématiques et de se démarquer", explique-t-elle.
Parmi les innovations, la baignoire pour bébés qui maintient l'eau à température constante grâce à une poche de tourbe encapsulée dans du plastique et réchauffée par micro-ondes.
"En vingt ans, la société a grandi, mais nous avons toujours tenu à conserver l'agilité et les valeurs de nos débuts", assure Arnaud Courdesses.
En 2011, la banque d'investissement CM-CIC est entrée au capital à hauteur de 20%, les 80% restants étant également partagés entre les trois associés, qui président la société à tour de rôle.
"On s'est réparti les rôles et on s'est donné les mêmes règles que peut se donner un couple", s'amuse M. Windenberger, lui même père de quatre enfants. Une paternité qui lui a donné des "illuminations", comme "un kit pour décorer le ventre des femmes enceintes". "Ça a fait un bide", plaisante-t-il.