Berlin s'agace des scandales de l'industrie automobile

Berlin a haussé le ton jeudi 27 juillet contre l'un des fleurons de l'économie allemande, l'industrie automobile, décrédibilisée par les soupçons de tricherie sur les émissions polluantes des véhicules diesel et plus récemment de cartel, à quelques mois des élections législatives.

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Le scandale, qui a éclaté à l'automne 2015, a considérablement écorné l'image du constructeur Volkswagen.

Énième épisode du scandale sur les émissions : le rappel ordonné jeudi 27 juillet de quelque 22.000 Porsche Cayenne diesel en Europe, elles aussi équipées d'un système activant la réduction des émissions polluantes au moment des contrôles.

"Une partie du lien de confiance non seulement entre l'industrie automobile et les consommateurs mais également entre l'industrie automobile et les responsables politiques a été détruit", a estimé en des termes inhabituellement durs la ministre allemande de l'Environnement, Barbara Hendricks, à l'issue d'une entrevue avec le patron de Volkswagen.

Cette posture tranche avec la traditionnelle harmonie entre le gouvernement allemand et ce secteur-clé, l'un des plus grands employeurs et exportateurs d'Allemagne.

Mais "la proximité entre responsables politiques et industrie a été trop grande dans le passé et a conduit à ce que l'industrie automobile se sente, d'une certaine façon, trop confiante", a jugé Mme Hendricks, membre sociale-démocrate du gouvernement de coalition avec les conservateurs de la chancelière Angela Merkel.

L'État régional de Basse-Saxe, où se trouve le siège de Volkswagen à Wolfsburg, est actionnaire du groupe aux douze marques.

Cette mise au point intervient près de deux ans après qu'il eut été révélé, en septembre 2015, que le groupe Volkswagen (marques Porsche, Seat, Audi, etc) avait installé sur 11 millions de ses véhicules diesel dans le monde un logiciel lui permettant de les faire passer pour moins polluants qu'ils n'étaient vraiment.

Un scandale qui a coûté cher à Volkswagen, à la fois financièrement et en termes d'image.

Il fait boule de neige dans l'ensemble du secteur et vient de connaître un nouvel épisode jeudi 27 juillet, avec le rappel par le ministère des Transports de quelque 22.000 Porsche Cayenne diesel en Europe.

Il a été découvert lors de tests que ces véhicules de la marque de luxe de Volkswagen étaient aussi équipés d'un système activant la réduction des émissions polluantes au moment des contrôles mais la désactivant lors de la conduite sur route.

Les voitures en circulation concernées par le rappel doivent subir un changement de logiciel en garage, celles encore en construction n'auront pas le droit d'être vendues pour le moment.

Il est "hautement probable" que les modèles diesel Touareg de Volkswagen soient également concernés par cette tromperie, a indiqué le ministre des Transports, Alexander Dobrindt, "tout sauf ravi" de l'accumulation de scandales frappant le secteur automobile.

AFP/VNA/CVN

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