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Salarié de la construction à Miami, en Floride (États-Unis), le 10 mars. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
D'avril à juin, l'expansion du Produit intérieur brut (PIB) des États-Unis s'est établie à 2,6% en rythme annualisé et en données corrigées des variations saisonnières, contre +1,2% au 1er trimestre, un chiffre révisé en baisse, selon la première estimation du ministère du Commerce vendredi 28 juillet.
C'est en dessous des attentes des analystes qui misaient sur une croissance de 2,8% pour le deuxième trimestre de l'administration Trump. Cela place les premiers six mois de l'année à 1,9%, un niveau qu'il sera difficile d'accélérer plus avant pour parvenir aux 3% que promet le président républicain.
Les dépenses de consommation ont joué leur rôle traditionnel de locomotive de l'expansion en accélérant à 2,8% contre 1,9% pour le trimestre précédent mais cela reste un rythme timide, inférieur à celui du dernier trimestre de 2016.
Les Américains ont acheté davantage de biens durables d'une durée de vie de plus de quatre ans comme les automobiles ou l'électroménager, effaçant un premier trimestre négatif. Signe de confiance dans l'économie, l'investissement des entreprises s'est légèrement repris, rattrapant le recul du premier trimestre. Les dépenses publiques sont remontées dans le vert surtout grâce aux dépenses dans le secteur de la défense.
De manière inattendue, le marché immobilier a piqué du nez (-6,8%). Les professionnels de l'immobilier ne cessent de s'alarmer de l'étroitesse des stocks de logements à vendre qui, tout en enflammant les prix, commence à ralentir les ventes. Le secteur immobilier résidentiel a ainsi fait perdre un quart de point à la croissance au 2e trimestre.
Cela fait dire à l'économiste en chef de la puissante association des agents immobiliers NAR, Lawrence Yun, que le rythme de croissance du 2e trimestre, "n'est guère impressionnant même s'il est le double de celui du 1er trimestre". "À 2,6% c'est encore en dessous de la moyenne historique de 3,1% et de ce que le président a promis pendant la campagne électorale", a-t-il ajouté.
L'administration Trump assure pouvoir faire accélérer l'expansion durablement à plus de 3% grâce à des réductions d'impôts, des dépenses d'infrastructures et une dérégulation.
Si certains économistes pensent que ce niveau est atteignable ponctuellement, ce rythme sera plus ardu à tenir sur la durée vu la maigre progression de la productivité et le profil démographique du pays dont la population vieillit.
Le marché immobilier a piqué du nez, chutant de 6,8%, son plus fort coup d'arrêt depuis 2010. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
3% sera difficile
La présidente de la banque centrale américaine, Janet Yellen, a tout récemment douté que l'économie puisse régulièrement croître à ce rythme de 3%: "ce serait merveilleux d'y parvenir mais cela va être difficile", a-t-elle prévenu, conseillant d'accentuer des mesures de formation et d'investissements dans la recherche et développement pour faire augmenter la productivité.
L'accélération du 2e trimestre par rapport à un trimestre hivernal morose comme il le sont depuis plusieurs années, a néanmoins rassuré les analystes. "Il n'y a pas de raison de s'inquiéter du fait que l'économie puisse sprinter vers une croissance intenable et pas de raison non plus de craindre une récession", a affirmé Chris Low de FTN Financial.
Pour Andrew Hunter, de Capital Economics, l'économie "reste en bonne forme". Il estime aussi que la poursuite attendue de l'amélioration de l'emploi devrait soutenir plus avant la consommation. Il prévoit, comme les analystes d'IHS Markit, que sur les deux prochains trimestres l'activité pourrait avancer de 2,5% à 3%, permettant un progrès de 2,2% sur l'année.
Mais pour l'instant les prévisions de croissance sur l'année 2017 pour la première économie mondiale se situent en moyenne, comme en 2016, autour de 2,1%, dont celle du Fonds monétaire international (FMI) qui l'a récemment réduite de 0,2 point de pourcentage vu que les mesures de relance de l'administration tardent à se concrétiser.