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Projet d'attentat en France : l'attaque était "imminente", suspect inculpé

Après six jours de garde à vue, le principal suspect d'un projet d'attentat "imminent" en France a été inculpé et placé en détention le 30 mars par la justice française, dans le cadre d'une vaste enquête allant de la Belgique aux Pays-Bas.

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Le procureur de Paris, Francois Molins, devant la presse au palais de justice de Paris, le 30 mars.

Reda Kriket, un ex-braqueur français de 34 ans, a été mis en examen notamment pour "participation à une association de malfaiteurs terroriste criminelle", et détention d'armes et d'explosifs, a annoncé le procureur chargé de l'enquête, François Molins.

Déjà condamné en Belgique dans une affaire de terrorisme et soupçonné d'avoir séjourné dans les rangs de l'État islamique (EI) en Syrie, Reda Kriket a été arrêté le 24 mars en région parisienne.

Dans son appartement d'Argenteuil, les policiers ont découvert fusils d'assaut, armes de poing et explosifs, dont du TATP, l'explosif artisanal prisé par les jihadistes de l'EI.

Cet arsenal "d'une ampleur inédite" constituait "à l'évidence les préparatifs d'une action terroriste imminente", même si "aucune cible précise n'a été identifiée", a souligné M. Molins.

Reda Kriket a été présenté au juge le 30 mars, après six jours de garde à vue, une durée exceptionnelle qui ne peut être décidée par la justice qu'en cas de risque imminent d'attentat ou pour les nécessités de la coopération internationale. Il a été placé en détention provisoire.

Cette affaire est distincte de l'enquête sur les attentats de Paris (130 morts le 13 novembre) et Bruxelles (32 morts le 22 mars), même si certains liens entre des protagonistes ont pu être établis.

Des policiers lors d'une perquisition dans un appartement

Ainsi Anis Bahri, autre suspect arrêté le 27 mars à Rotterdam (Pays-Bas), est-il soupçonné "de s'être rendu en Syrie entre fin 2014 et début 2015" avec Reda Kriket, a révélé le procureur. Les deux hommes "étaient suspectés depuis leur retour de faire des aller-retours entre la France, la Belgique et les Pays-Bas", a-t-il ajouté.

Anis Bahri fait l'objet d'un mandat d'arrêt européen des juges français.

La justice néerlandaise a décidé le 30 mars de maintenir en détention pour encore deux semaines deux hommes arrêtés avec lui, âgés de 43 et 47 ans. Une autre personne arrêtée dimanche à Rotterdam, un sans-abri de 35 ans, a été remise en liberté.

Une nouvelle opération policière a été menée dans la nuit dans cette ville de l'ouest des Pays-Bas, mais n'a débouché sur aucune nouvelle interpellation et aucune saisie d'armes.

À Bruxelles, la justice devait décider du maintien ou non en détention de deux autres hommes inculpés, deux Algériens en lien avec Kriket, Abderrahmane Ameroud et Rabah M. âgés respectivement de 38 et 34 ans, mais l'audience a été reportée au 7 avril.

Dans la capitale belge, siège des institutions européennes, l'aéroport international de Bruxelles-Zaventem, dont le hall des départs a été dévasté par une double attaque-suicide le 22 mars, est resté fermé le 30 mars.

Il n'ouvrira pas avant le 31 mars au mieux, ont indiqué les autorités aéroportuaires. Et une reprise totale prendra "des mois", a déjà prévenu la société gestionnaire Brussels Airport.

Nouvelle illustration du difficile retour à la normale, la circulation dans le métro bruxellois également frappé par un kamikaze, censée reprendre complètement mercredi, est finalement toujours limitée: le Conseil national de sécurité a jugé que tout changement était prématuré.


AFP/VNA/CVN

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