>>L'armée syrienne reprend la ville antique de Palmyre
Des membres des forces syriennes dans des blindés à Palmyre, le 27 mars. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les États-Unis ont estimé que l'éviction dimanche 27 mars de l'EI de cette ville était une "bonne chose", tout en rappelant que le "plus grand espoir" du peuple syrien était que le régime de Bachar al-Assad cesse de le "tyranniser".
De même, la France a déclaré qu'il ne fallait "pas se plaindre" que l'EI ait été chassé de Palmyre par le régime, tout en estimant que cette victoire n'exonérait pas Damas de ses responsabilités dans le conflit qui déchire la Syrie depuis cinq ans.
Fort de son plus important succès face à l'EI, forgé avec les forces de l'allié russe et des milices prorégime, le pouvoir veut sécuriser Palmyre pour éviter une contre-offensive des jihadistes qui l'ont contrôlé pendant près de dix mois.
Mardi 29 mars, de violents combats se poursuivaient entre forces prorégime et jihadistes aux environs d'Al-Qaryatayn, une localité à majorité sunnite située à 120 km à l'ouest de Palmyre tenue par l'EI, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Vue général des restes de l'Arc de Triomphe dans la cité syrienne de Palmyre, le 27 mars. |
Cherchant à renforcer ses positions dans la province centrale de Homs, l'armée s'est emparée avant l'aube de collines surplombant Al-Qaryatayn qui comptait une minorité chrétienne et avait été la cible en 2015 d'enlèvements menés par l'EI qui y avait aussi détruit un monastère.
Les troupes loyalistes veulent aussi reprendre Sokhné, à l'est de Palmyre et où se sont retranchés des jihadistes, selon une source militaire.
Étape essentielle
Le ministre syrien de la Défense, Fahed al-Freij, a qualifié la reprise de Palmyre, surnommée la "Perle du désert", comme une étape essentielle en vue de la "victoire finale" contre l'EI qui contrôle toujours de vastes territoires dans le pays.
Pour Thomas Pierret, spécialiste de la Syrie, l'EI "se battra avec beaucoup plus de détermination pour garder Raqa, sa capitale de fait, et Deir Ezzor, la plus grande ville qu'il contrôle en Syrie et sa porte vers l'Irak".
Dans Palmyre, les quartiers résidentiels ressemblaient à une ville fantôme, la quasi-totalité des habitants ayant fui les bombardements avant sa reprise par l'armée.
Des soldats syriens après avoir repris Palmyre au groupe État islamique, le 27 mars |
"Cinq ans seront nécessaires" pour réhabiliter les monuments endommagés ou détruits de cette cité antique classée au patrimoine mondial de l'Humanité, selon le chef des Antiquités syriennes, Maamoun Abdelkarim.
Archéologue syrien exilé en France, Cheikhmous Ali a lui dit craindre pour sa part des pillages de pièces archéologiques par les troupes du régime.
En attendant, ces dernières s'emploient à désamorcer les mines et bombes laissées par les jihadistes. Un premier groupe de démineurs russes est parti mardi matin 29 mars pour Palmyre, selon un média russe.
Dans une interview de l'agence officielle russe Ria-Novosti à paraître prochainement, le président Assad a assuré que "le soutien militaire russe (...) et les succès militaires de l'armée syrienne (...) allaient conduire à un règlement politique, et pas le contraire".