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Des manifestants nationalistes belges perturbent les hommages aux victimes des attentats de Bruxelles, le 27 mars dans la capitale belge. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Treize nouvelles perquisitions ont été menées dimanche 27 mars dans la capitale belge et le Nord du pays. Quatre personnes ont été placées en garde à vue, selon le parquet fédéral, qui n'a pas précisé si ces opérations étaient liées aux attentats-suicides de mardi 22 mars, les plus meurtriers depuis 1945 dans le royaume.
Les enquêteurs tentent toujours de confirmer si le seul suspect inculpé en lien direct avec ces attaques, Fayçal Cheffou, est bien "l'homme au chapeau" qui a déposé une bombe n'ayant pas explosé à l'aéroport de Bruxelles-Zaventem.
Aucune date de réouverture n'a été annoncée pour l'instant, mais l'aéroport subira mardi 22 mars des tests pour vérifier le bon fonctionnement des infrastructures temporaires installées après les destructions causées par deux kamikazes, Ibrahim El Bakraoui et Najim Laachraoui.
Ces deux hommes, comme le kamikaze du métro Khalid El Bakraoui, sont étroitement liés aux commandos des attentats parisiens du 13 novembre 2015 à Paris (130 morts).
Enquête sur l'attentat déjoué en France
Un second suspect a été inculpé en Belgique dans l'enquête, distincte, sur un projet d'attentat déjoué jeudi 24 mars en France avec l'arrestation du Français Reda Kriket, a annoncé dimanche 27 mars le parquet fédéral belge: l'inculpation d'Abderamane A. pour "participation aux activités d'un groupe terroriste" s'ajoute, dans cette nouvelle affaire franco-belge, à celle de Rabah N.
La police disperse des manifestants nationalistes belges qui perturbaient les hommages aux victimes des attentats, le 27 mars à Bruxelles. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
À Rotterdam (Pays-Bas), la police a aussi arrêté dimanche 27 mars un Français de 32 ans suspecté d'être lié à ce même Reda Kriket, interpellé en banlieue parisienne.
En Italie, Un Algérien de 40 ans, Djamal Eddine Ouali, a été arrêté samedi 26 mars à la demande de la justice belge. Il est soupçonné de fabrication de "faux documents d'identité ayant été utilisés par certains des auteurs présumés des attentats de Paris et probablement aussi par Salah Abdeslam", un des logisticiens présumés des attaques en France, selon le parquet belge.
Ces nouvelles interpellations viennent illustrer encore une fois l'imbrication des réseaux jihadistes français et belges, qui a éclaté au grand jour avec les tueries, toutes revendiquées par le groupe jihadiste État islamique (EI), de Paris et de Bruxelles, où 31 personnes ont été tuées mardi 22 mars, selon le dernier bilan.
Le département d'État américain a confirmé dimanche 27 mars la mort de deux autres ressortissants, portant le nombre de victimes américaines à quatre au total.
Hommage perturbé
À Bruxelles, des manifestants nationalistes ont fait irruption dimanche 27 mars sur la place de la Bourse, au cœur de la capitale, où se retrouvent depuis mardi 22 mars des dizaines de personne pour rendre hommage aux victimes.
Hommages aux victimes des attentats, le 27 mars à Bruxelles. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
La police anti-émeutes a fait usage de canons à eau pour disperser 300 manifestants vêtus de noir qui ont lancé "On est des hooligans", "On est chez nous", tout en répétant des slogans virulents anti-EI.
Selon la police, les manifestants, dont une dizaine a été interpellée, ont également lancé des projectiles incendiaires et dégradé du mobilier urbain.
L'agitation passée, des dizaines de personnes ont continué à se relayer place de la Bourse, malgré l'annulation pour raisons de sécurité d'une "marche contre la peur" prévue dimanche.
"Il faut se montrer, il ne faut pas se cacher", expliquait Mohamed Saïd Si Ahmed Haddi, Belge de 50 ans d'origine algérienne. Pour Yves Susanne, imprimeur de 54 ans, "il faut montrer aux enfants qu'on n'a pas peur... même si on a peur".
À mesure que le difficile travail d'identification progresse, le profil des personnes tuées s'esquisse.
Y figurent de jeunes Belges, comme l'étudiant en marketing Bart Migom, 21 ans, qui partait voir sa petite amie aux États-Unis, et Léopold Hecht, 20 ans, dont la famille a fait don des organes dans l'espoir que cela "sauvera une vie". Mais aussi, dans cette ville capitale de l'Union européenne, des expatriés comme l'Italienne Patricia Rizzo, 48 ans, qui travaillait dans une agence du Conseil européen de la recherche.
Il y a enfin des voyageurs de passage, dont Elita Weah, 41 ans, réfugiée libérienne naturalisée néerlandaise, bénévole dans une maison de retraite, qui se rendait aux funérailles de son beau-père aux États-Unis.
Une veillée de prière œcuménique est prévue en leur mémoire lundi 28 mars à 16h00 GMT en la cathédrale bruxelloise de Saint-Michel et Gudule.