Nouveau signe d'apaisement dans le conflit yéménite

L'Arabie saoudite et les rebelles chiites au Yémen ont une nouvelle fois échangé des prisonniers, confirmant une volonté d'apaisement avant un cessez-le-feu et des pourparlers de paix annoncés par l'ONU pour le mois prochain.

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Le camp de réfugiés yéménites d'Obock, à Djibouti, le 26 mars.
Photo : AFP/VNA/CVN

Neuf Saoudiens "retenus au Yémen" ont été échangés contre 109 Yéménites arrêtés dans les zones d'opération près la frontière sud de l'Arabie saoudite, a annoncé lundi 28 mars la coalition militaire arabe engagée au Yémen contre les rebelles Houthis.

"Neuf détenus saoudiens ont été récupérés et 109 yéménites, arrêtés dans les zones d'opérations militaires", ont été remis à la partie yéménite, a déclaré la coalition conduite par l'Arabie saoudite.

Cet échange, le deuxième du genre, a été effectué dimanche 27 mars, a indiqué la coalition dans un communiqué, sans préciser si les Saoudiens qui étaient retenus au Yémen sont des militaires ou des civils et si les Yéménites sont des

Houthis.

Suite à une médiation tribale, un premier échange avait été annoncé le 9 mars, en même temps qu'une trêve humanitaire à la frontière saoudo-yéménite. Un caporal saoudien avait été remis aux autorités de son pays et sept rebelles avaient pu regagner le Yémen.

Dans son communiqué lundi 28 mars, la coalition indique que le second échange s'est déroulé dans le cadre de cette trêve.

Elle s'est dite satisfaite du maintien de l'accalmie à la frontière et a espéré la voir "s'étendre aux zones de combat, de manière à faciliter l'envoi d'aides humanitaires à l'ensemble du territoire yéménite et à soutenir les efforts des Nations unies pour parvenir à une solution politique au Yémen sur la base de la résolution 2216 du Conseil de sécurité".

En annonçant l'accalmie le 9 mars, la coalition avait affirmé qu'elle allait s'accompagner de l'envoi d'une assistance humanitaire. Son porte-parole, le général de brigade saoudien Ahmed Assiri, avait par la suite indiqué qu'une aide humanitaire avait été acheminée à Saada, place forte des Houthis, dans le Nord du Yémen.

Blessés côté saoudien

Paradoxalement, un porte-parole de la défense civile saoudienne, Yahia ben Abdallah Qahtani, a annoncé dimanche soir 27 mars que huit personnes, dont quatre enfants, avaient été blessées par des tirs en provenance du Yémen dans l'extrême Sud-Ouest de l'Arabie saoudite.

Une usine détruite après un raid imputé à la coalition saoudienne à Sanaa au Yémen.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le nouvel échange de prisonniers est intervenu après l'annonce d'un cessez-le-feu au Yémen à partir du 10 avril et de la reprise huit jours plus tard de pourparlers de paix interyéménites au Koweït, sous l'égide de l'ONU.

Le Yémen, pays pauvre de la péninsule arabique, est en proie au chaos depuis l'entrée en septembre 2014 dans la capitale Sanaa des rebelles Houthis, accusés par l'Arabie sunnite de liens avec l'Iran chiite.

Le conflit s'est aggravé avec l'intervention en mars 2015 d'une coalition militaire arabe, conduite par Ryad, en soutien au gouvernement internationalement reconnu.

Plus de 6.200 personnes ont été tuées et 30.000 blessées, selon l'Organisation mondiale de la santé qui précise que 21 millions de civils (82% de la population) ont besoin d'assistance humanitaire, y compris près de 2,5 millions de déplacés.

Le général Assiri avait annoncé la fin prochaine des "opérations (militaires) majeures" au Yémen.

Cette annonce avait aussitôt été saluée par les États-Unis qui, comme les organisations humanitaires, s'inquiètent du coût humain de ce conflit.

Washington et les Occidentaux s'inquiètent aussi de la présence grandissante dans les régions reprises aux rebelles, dans le Sud du Yémen, des jihadistes d'Al-Qaïda et du groupe État islamique (EI).

Le ministre d'État émirati aux Affaires étrangères, Anwar Gargash, a affirmé que l'intervention au Yémen "a atteint ses objectifs". Son pays est l'un des piliers de la coalition arabe.

Dans une déclaration publiée lundi 28 mars par le quotidien Al-Ittihad d'Abou Dhabi, il a estimé que l'opération avait rétabli un "gouvernement légitime" au Yémen, confirmé que toute solution passe par l'application des résolutions de l'ONU et adressé un message clair à Téhéran sur le refus des pays arabes d'une "expansion de l'influence iranienne" dans leur région.

AFP/VNA/CVN

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