Commerce
Progrès à Washington sur l'Aléna, timide avancée avec la Chine

Négociateurs mexicains et américains ont avancé jeudi 23 août sur la refonte de l'accord de libre-échange nord-américain (Aléna) mais ils devront continuer la semaine prochaine, tandis que Washington et Pékin ont repris le dialogue dans leur bras de fer commercial mais sans avancée majeure.

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Le représentant américain au commerce, Robert Lighthizer, et le ministre mexicain de l'Économie, Ildefonso Guajardo, le 23 octobre à Washington.
Photo: AFP/VNA/CVN

"Les négociations ont bien avancé mais elles n'ont pas encore abouti", a affirmé jeudi 23 août à Washington le ministre mexicain de l'Économie, Ildefonso Guajardo, à des journalistes.
Comme le ministre mexicain des Affaires étrangères Luis Videgaray, il a fait la navette entre Mexico et Washington depuis plus d'un mois pour tenter de trouver un terrain d'entente avec le représentant américain au commerce Robert Lighthizer.
Rappelant qu'il fallait que le Canada -troisième partenaire de cet accord tripartite vieux de 24 ans-, rejoigne les discussions, M. Guajardo a expliqué que "pour que cela arrive, il faut continuer (à discuter) pendant le week-end et la semaine prochaine".
Un haut responsable canadien a souligné que l'un des principaux points d'achoppement restait la "clause crépusculaire", qui impliquerait que l'accord soit approuvé à nouveau tous les cinq ans.
"Il n'y a aucune indication que les États-Unis ont assoupli leur position sur ce sujet", a-t-il expliqué à l'AFP.
Le Mexique et le Canada sont opposés à cette clause. Ils estiment qu'aucun entrepreneur ne prendra le risque de s'installer chez eux si ses produits peuvent être exclus du marché américain en cas de dénonciation de l'accord.
Le Canada souhaite aussi préserver le dispositif de règlement des différends dans l'accord, alors que les États-Unis veulent s'en débarrasser.
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau, comme sa ministre des Affaires étrangères Chrystia Freeland mercredi, s'est dit jeudi 23 août "encouragé par l'optimisme exprimé par les États-Unis et le Mexique".
"Nous sommes en contact régulier (avec les négociateurs américains et mexicains), et comme je l'ai toujours dit, nous sommes prêts à nous asseoir et à continuer le travail pour moderniser et négocier un accord meilleur pour nous tous", a-t-il déclaré lors d'un point presse près de Vancouver (Ouest). "Nous ne signerons qu'un accord bon pour les Canadiens".
Parallèlement à ces discussions sur les échanges au sein des trois pays de l'Amérique du Nord, l'administration Trump s'est attelée à tenter de renouer le dialogue avec Pékin, au point mort depuis deux mois.
"Échanges de points de vue"
Une délégation d'une dizaine de négociateurs chinois menée par le vice-ministre du Commerce Wang Shouwen et le vice-ministre des Finances, Liao Min, a planché avec le sous-secrétaire américain au Trésor chargé des affaires internationales David Malpass et des adjoints du représentant au commerce.
Mais comme l'avait laissé entendre Donald Trump en disant "ne pas en attendre grande chose", ces travaux n'ont pas semblé déboucher sur une avancée majeure alors qu'une multitude de produits chinois et américains sont devenus 25% plus chers jeudi 23 août du fait de l'imposition de tarifs douaniers supplémentaires.
"Nous avons conclu deux jours de discussions avec des homologues chinois et nous avons échangé des points de vue sur la manière d'établir équité, équilibre et réciprocité dans les relations économiques, notamment en abordant les problèmes structurels en Chine", a déclaré Lindsay Walters, une porte-parole de la Maison Blanche.
"Nous avons apprécié la venue de la délégation chinoise aux États-Unis pour participer à ces réunions", a-t-elle ajouté, sans indiquer si une nouvelle rencontre était programmée.
Le Trésor lui-même n'a pas communiqué sur le sujet et les responsables chinois se sont refusés à tout commentaire en quittant le ministère américain jeudi soir 23 août.
Cette ébauche de dialogue, après deux mois de rupture, intervient alors que l'escalade tarifaire se poursuit.
Depuis 04h01 GMT jeudi 23 août, les taxes douanières que s'infligent mutuellement États-Unis et Chine couvrent 100 milliards de dollars de biens commerciaux, soit un septième du total de leurs échanges. Elles touchent les motos Harley Davidson, le soja et le bourbon américains, et les machines-outils et circuits intégrés chinois.
Ces conversations ont été perçues par les marchés comme un signe positif car, "à chaque fois que l'on évoque les tarifs douaniers, c'est négatif pour les marchés boursiers", a affirmé Mike Mattioli, de Manulife AM.

AFP/VNA/CVN

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