Israël interdit l'entrée de véhicules individuels dans le territoire palestinien depuis que le Hamas en a pris le contrôle en juin 2007, les seules voitures importées à Gaza passant par des tunnels de contrebande à la frontière avec l'Égypte.
Ces 20 voitures sont destinées à 3 importateurs locaux, qui doivent ensuite les revendre à des concessionnaires dans le territoire palestinien.
Le gouvernement du Hamas a indiqué qu'il allait contrôler les voitures à des fins de "sécurité" avant de les remettre aux importateurs, mais sans imposer de taxes sur les véhicules.
Sous pression internationale à la suite du raid meurtrier de sa marine contre une flottille d'aide multinationale le 31 mai au large du territoire palestinien, Israël a décidé d'alléger son embargo contre la bande de Gaza, facilitant l'entrée des "biens à usage civil".
Le président de l'association des vendeurs de voitures de Gaza, Ismaïl al-Nakhala, a indiqué à la presse que 20 autres véhicules devaient entrer hier, sur un total de 60 pour les 2 premières semaines, puis 240 par mois. Mais l'un des importateurs, Medhat Abou Jabal, a confié que cette livraison était largement insuffisante par rapport à la demande. "J'ai une liste d'attente de 40 et je ne peux rien y ajouter parce que nous ne savons pas combien ils en laisseront passer", a-t-il expliqué. "Ils parlent de 30 à 40 par semaine, mais ce n'est pas assez parce que nous n'avons pas pu importer pendant des années".
L'armée israélienne a imputé le délai entre la décision prise en juin d'autoriser l'entrée des véhicules, et son application à des obstacles administratifs et à des motifs de sécurité.
Le commandant Guy Inbar, du bureau de liaison de l'armée israélienne à Gaza, a déploré des "problèmes" de coordination avec l'Autorité palestinienne, ainsi que les tirs d'obus de mortier et de roquettes palestiniens la semaine dernière sur le Sud du territoire israélien, qui ont retardé la livraison, selon lui.
L'Autorité palestinienne, chassée de la bande de Gaza par le Hamas en juin 2007, a écarté toute responsabilité dans ce retard. "Le siège est une décision israélienne, tout comme la décision de laisser entrer quoi que ce soit à Gaza", a déclaré le vice-ministre de l'Économie de l'Autorité palestinienne Abdel Hafez Nawfal. "Toute affirmation selon laquelle nous serions responsables de retarder ou d'empêcher quoi que ce soit de passer est complètement faux", a-t-il assuré.
Les points de passage avec la bande de Gaza ont été fermés en juin 2006 en représailles de l'enlèvement d'un soldat israélien par des groupes armés palestiniens du territoire. Le blocus a été renforcé par Israël un an après à la suite de la prise de contrôle du Hamas, qui ne reconnaît pas Israël.
Depuis, Israël laissait passer de manière restrictive les marchandises à destination de la bande de Gaza, en coordination avec l'Autorité palestinienne.
AFP/VNA/CVN