Thaïlande : les "chemises rouges" manifestent, l'ex-Premier ministre en exil Thaksin prône l'apaisement

Des milliers de "chemises rouges" ont défilé le 19 septembre à Bangkok et dans le Nord de la Thaïlande, en hommage aux militants tués lors du mouvement du printemps, et pour commémorer le 4e anniversaire du coup d'État contre l'ex-Premier ministre Thaksin Shinawatra.

Quelque 2.500 personnes, selon la police, ont défilé au coeur du quartier d'affaires de la capitale, où s'étaient installés les "rouges" avant que l'armée ne les en délogent par la force, il y a 4 mois jour pour jour.

Le mouvement antigouvernemental avait fait au total 91 morts et 1.900 blessés, dont une majorité de civils.

À Chiang Mai (Nord), ville natale de Thaksin, ils étaient quelques milliers supplémentaires, selon un photographe de l'AFP - 1.200, selon la police - à réclamer la dissolution de la Chambre basse du parlement.

Thaksin, silencieux pendant des mois, a récemment recommencé à communiquer avec ses partisans pour démentir des rumeurs de maladie, et a appelé ses partisans au calme le 19 septembre. "Je veux que tout le monde regarde l'avenir. Je veux que ceux qui ont souffert soient apaisés. Je veux que les gens se pardonnent", a-t-il indiqué sur son compte Twitter. L'homme d'affaires vit en exil depuis deux ans pour échapper à une peine de prison pour corruption et à un récent mandat d'arrêt pour terrorisme.

"J'aimerais que la répression sanglante du peuple par l'armée le 19 mai 2010 soit la dernière. J'aimerais que le coup d'État du 19 septembre 2006 soit le dernier", a ajouté Thaksin, en précisant être actuellement au Liban.

"Nous devons nous parler", a-t-il insisté. "Je sais que beaucoup de gens sont toujours en colère, mais s'il vous plaît, pensez que le pays va aller de l'avant (...)".

Les forces de sécurité, placées sous l'autorité de l'armée, ont été déployées en nombre mais ont dit ne craindre en principe aucune violence.

Le 18 septembre, un convoi de 80 véhicules avait rallié Chiang Mai depuis Bangkok, au lendemain d'un autre petit rassemblement devant la maison d'arrêt de la capitale, où les leaders "rouges" sont détenus pour terrorisme depuis le mois de mai.

Au pouvoir de 2001 à 2006, Thaksin avait rallié à sa cause les masses rurales du Nord et du Nord-Ouest du pays qui lui sont restées globalement fidèles depuis.

Le mouvement s'est ensuite élargi à des franges urbaines défavorisées, unies contre les élites de Bangkok autour du palais royal, de la bureaucratie et des militaires, qu'ils accusent de confisquer pouvoir et privilèges.

Le Premier ministre Abhisit Vejjajiva a proposé une "feuille de route" vers la réconciliation, qui pour l'instant ne convainc pas l'opposition et ne donne aucun résultat.

AFP/VNA/CVN

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