Royaume-Uni
Pro et anti-Brexit s'écharpent sur l'immigration et l'économie

Pro et anti-Brexit se sont à nouveau affrontés le soir du 9 juin lors d'un débat télévisé sur l'immigration et l'économie, thèmes centraux de la campagne, à deux semaines du référendum sur le maintien du Royaume-Uni dans l'Union européenne.

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Boris Johnson lors du débat sur la chaîne ITV le 9 juin.
Photo : AFP/VNA/CVN

L'ex-maire de Londres et figure de proue du camp pro-Brexit Boris Johnson faisait face à Nicola Sturgeon, Premier ministre écossaise et partisane d'un maintien dans l'UE, sur la chaîne ITV, partageant la scène avec quatre autres invitées, deux pro-Brexit et deux partisanes du statu quo.

Derrière leur pupitre, les pro-Brexit ont appelé une nouvelle fois les Britanniques à "reprendre le contrôle" de leurs frontières et de leurs institutions, une formule qu'ils répètent comme un mantra depuis le début de la campagne.

Boris Johnson a notamment accusé l'UE de se transformer en "États-Unis d'Europe", privant le Royaume-Uni de sa souveraineté. Ce à quoi Mme Sturgeon a répondu que le Royaume-Uni était indépendant, tout comme la France ou l'Allemagne notamment et que l'objectif de l'UE était de "travailler ensemble pour le bien de tous".

Mais ce sont surtout les thèmes de l'économie - qui risque de souffrir selon les pro-UE - et de l'immigration - qui risque d'exploser selon les pro-Brexit -, qui ont à nouveau alimenté le débat. Chacun s'accusant de mensonges.

Le débat s'est achevée vers 22h00 locales (21h00 GMT), tout juste deux heures avant la clôture à minuit des inscriptions pour le vote du 23 juin.

Malgré les protestations des pro-Brexit, les députés britanniques ont entériné jeudi après-midi 9 juin l'extension de la période d'inscription pour voter au référendum, après un bug informatique ayant empêché des dizaines de milliers de personnes de s'enregistrer mardi soir 7 juin.

La panne est survenue dans les dernières heures du délai initialement imparti. Près de 250.000 candidats de dernière minute avaient essayé de se connecter mardi soir 7 juin, provoquant le crash du site internet mis en place pour s'inscrire.

Leave.EU hurle au "trucage"

Parmi eux, beaucoup de jeunes, plus enclins que les seniors à préférer un maintien dans l'UE.

Sans surprise, cette prolongation a fait bondir la frange la plus virulente des champions du Brexit, à commencer par la campagne non-officielle "Leave.EU", pilotée par le parti europhobe Ukip de Nigel Farage.

"C'est une tentative désespérée de la part de l'establishment d'enregistrer autant de partisans d'un maintien que possible. On cherche à truquer ce référendum", a fulminé son co-président, le millionnaire Arron Banks, évoquant une possible action en justice.

Revoir les règles en cours de route "serait une folie et donnerait une image désastreuse de ce pays", a estimé un autre pro-Brexit, le député conservateur Bernard Jenkin.

La ministre de l'Éducation, Nicky Morgan, a rétorqué aux "théoriciens de la conspiration" que "leur colère ne fait que refléter leurs postures paranoïaques et anti-démocratiques".

Dans la journée, deux anciens Premiers ministres, le conservateur John Major et le travailliste Tony Blair, ont, eux, joint leurs forces pour mettre en garde contre l'"erreur historique" que constituerait une sortie de l'UE, estimant que cela menacerait le processus de paix en Irlande du Nord et l'unité du Royaume-Uni.

Les sondages montraient eux que les deux camps sont toujours au coude-à-coude. Selon la moyenne établie par le site WhatUKThinks, les partisans d'un maintien dans l'UE devancent, à 51% contre 49%, les défenseurs d'un Brexit.


AFP/VNA/CVN

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