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Hillary Clinton a revendiqué le 7 juin la victoire dans la longue course des primaires démocrates. |
L'ancienne Première dame, sénatrice et secrétaire d'État de 68 ans a accordé plusieurs interviews le 8 juin depuis sa maison de Chappaqua, près de New York, un jour après avoir revendiqué la victoire aux primaires démocrates contre le sénateur du Vermont Bernie Sanders.
"J'étais submergée", a-t-elle dit au Washington Post, selon une retranscription de l'entretien. "J'étais inquiète, avant de commencer mon discours, que l'émotion de l'instant soit si forte que je ne puisse pas faire mon discours".
La candidate termine les primaires de manière triomphale : elle a remporté le 7 juin quatre États dont la très symbolique Californie, le plus peuplé du pays, avec 56% des voix contre 43% pour Bernie Sanders, une déception pour le sénateur qui espérait arracher une première place. Au total, elle a largement dépassé la majorité requise de délégués pour être investie à la convention de Philadelphie, fin juillet.
Bernie Sanders continue à faire campagne jusqu'à la dernière primaire, le 7 juin à Washington. Mais, s'aménageant peut-être une porte de sortie, il rencontrera Barack Obama le 9 juin, et il a souligné que sa priorité était la bataille d'idées et d'empêcher Donald Trump d'être élu président.
"Le sénateur Sanders a dit qu'il travaillerait chaque jour et chaque semaine dans ce but", a dit sur CNN Hillary Clinton, qui l'a appelé le soir du 7 juin. "Je vais tendre la main à ses partisans", a-t-elle répété. "Nous partageons beaucoup d'objectifs communs".
La campagne qui s'ouvre est sans précédent. D'abord car elle se joue entre une femme et un homme d'affaires sans expérience politique. Mais aussi car les candidats sont sources de division comme jamais dans l'histoire récente.
Dans ce concours d'impopularité, Hillary Clinton veut imprégner dans l'esprit des Américains l'image d'un homme susceptible, impulsif et sectaire.
Fondation Clinton
Pour Donald Trump, le point faible de Hillary Clinton est la nébuleuse d'affaires entourant la candidate : l'enquête du FBI sur son usage d'une messagerie privée lorsqu'elle dirigeait la diplomatie (2009-2013), et les financements étrangers de la grande fondation caritative fondée par Bill en 2001.
"Les Clinton sont devenus maîtres dans l'art de l'enrichissement personnel", a-t-il affirmé le 7 juin. "Ils ont gagné des centaines de millions de dollars en vendant accès, faveurs et contrats gouvernementaux".
Interrogée sur ces accusations sur CNN, Hillary Clinton a répondu être "fière de la fondation et du travail accompli".
"L'argent donné à la fondation soutient des actions humanitaires. Si les gens veulent influencer des élus, je pense qu'ils passeraient par la voie politique", a-t-elle dit.
Et elle a réitéré sur Fox News qu'en cas de retour à la Maison Blanche, son mari serait l'un de ses conseillers économiques afin de trouver des solution pour "aider les gens qui se sentent abandonnés".
"Nivellement par le bas"
Mais la préférence de Donald Trump pour les attaques ad hominem plutôt que les débats d'idées présage une campagne d'une violence inédite.
Donald Trump lors d'une rencontre avec ses supporteurs le 7 juin à New York. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Clinton a une connaissance intime des dossiers et un programme détaillé, mais comme Trump n'en a pas, personne ne s'intéresse à leurs différences. Et comme les deux candidats suscitent plus de défiance que de confiance, il faut craindre un nivellement pas le bas", prédit Norman Ornstein, politologue de l'American Enterprise Institute.
La stratégie du camp Clinton consiste à exploiter les polémiques déclenchées par Donald Trump pour valoriser le CV et les valeurs de Hillary Clinton. "Personne ne peut "trumper" Trump", constate Tim Miller, ancien conseiller presse du républicain Jeb Bush, annihilé aux primaires. "Elle est sûre de perdre si elle se jette dans le combat de boue". Clinton a livré la semaine dernière à San Diego un réquisitoire mordant et sarcastique sur l'incohérence et les "coups de gueule bizarres" de l'homme d'affaires, promouvant sa propre crédibilité en politique étrangère.
Pour l'instant, la démocrate recueille en moyenne 44% des intentions de vote des Américains, contre 42% pour Donald Trump. "Si Hillary Clinton continue à faire campagne comme elle l'a fait à San Diego, Trump est cuit", prédit Howard Dean, ancien patron du parti démocrate et candidat aux primaires de 2004.
AFP/VNA/CVN