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Le candidat à la primaire républicaine, Donald Trump, à Détroit, Michigan, le 3 mars. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Juste quand le milliardaire commençait à se poser en rassembleur et adoptait un ton selon lui "plus présidentiel", la situation s'est enflammée dans ses meetings, ciblés par des manifestants qui s'infiltrent et interrompent systématiquement les interventions du milliardaire - déclenchant des réponses parfois très physiques de ses propres partisans, encouragés par les harangues du candidat qui depuis des mois prêche la force et a même appelé à "cogner" les perturbateurs.
Une réunion publique à Chicago le 11 mars a mal tourné, de jeunes partisans du démocrate Bernie Sanders se confrontant, parfois violemment, à ceux du républicain après l'annulation à la dernière minute de l'événement par Donald Trump. Des incidents sans gravité se sont également produits le 12 mars dans l'Ohio. Ses trois meetings du 13 mars ont été maintenus.
La Floride, la Caroline du Nord, le Missouri, l'Ohio et l'Illinois accorderont mardi 15 mars leurs délégués pour les conventions d'investiture démocrate et républicaine de juillet, chaque candidat espérant grossir son nombre de délégués pour atteindre la majorité absolue requise (1.237 chez les républicains, 2.383 chez les démocrates). La présidentielle aura lieu en novembre.
La journée du 15 mars, surnommée "super mardi 2" après celui du 1er mars, sera d'autant plus conséquente chez les républicains que trois États (Floride, Ohio, Illinois) attribueront la totalité de leurs délégués à l'homme qui sera arrivé en tête, quel que soit son score.
Le sénateur de Floride, Marco Rubio, joue son va-tout à domicile. Il s'est lancé dans une campagne effrénée et tente l'exploit malgré des sondages défavorables.
Même scénario dans l'Ohio où c'est le gouverneur, John Kasich, qui joue sa survie. Comme pour Marco Rubio, une défaite ici serait un désaveu pour le candidat, bon dernier des primaires, qui n'aurait plus qu'à se retirer.
Alors que ces deux candidats s'étaient engagés à se ranger quoiqu'il arrive derrière le vainqueur des primaires, le refus de Donald Trump d'apaiser les tensions fait chanceler leur détermination. Marco Rubio, l'air épuisé, a dit le 12 mars que tenir parole lui devenait "chaque jour de plus en plus difficile".
Reste le sénateur du Texas, Ted Cruz, un ultra-conservateur issu du Tea Party, champion de la droite religieuse, qui mène la résistance la plus crédible contre le promoteur immobilier et croit possible de le vaincre dans un match à deux.
Donald Trump et Ted Cruz rassemblent chacun sur leur nom le rejet des élites et du système politique, mais le sénateur Cruz représente l'orthodoxie conservatrice la plus pure, tandis que Donald Trump adopte une posture populiste, tantôt libérale tantôt conservatrice.
Même si Donald Trump l'emportait partout mardi, il n'atteindrait pas mathématiquement le seuil de délégués requis. Mais son avance pourrait être trop grande pour être rattrapée. Il a, à ce jour, 461 délégués, devant Ted Cruz (362), Marco Rubio (154) et John Kasich (54), selon CNN.
La candidate démocrate Hillary Clinton, le 9 mars à Miami |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Marathon démocrate
La journée s'annonce moins conclusive chez les démocrates.
Hillary Clinton est la mieux placée avec 772 délégués contre 551 pour le sénateur du Vermont, Bernie Sanders, auxquels s'ajoutent près de 500 "super délégués", des élus et responsables démocrates qui voteront à la convention et ont déclaré leur soutien pour l'ex-secrétaire d'État. Dans les 23 consultations tenues à ce jour, elle a gagné 14 fois, mais ses victoires se concentrent dans le Sud historique où les Noirs lui ont démontré un soutien indéfectible.
Ailleurs, dans les plaines du Midwest ou la région industrielle des Grands Lacs, le socialiste démocrate a arraché des victoires grâce au vote des jeunes et des Blancs en général. Son discours protectionniste a fait mouche dans le Michigan, cœur de l'industrie automobile.
Hillary Clinton a d'ailleurs adopté le 12 mars, à Youngstown dans l'Ohio, une ligne plus dure contre le nouveau partenariat transpacifique signé par Barack Obama.
La candidate croit en sa force - elle a lâché que la base électorale de Bernie Sanders était "assez étroite".
Chaque camp martèle cependant qu'aucun vainqueur démocrate n'émergera avant plusieurs mois, voire les primaires de juin en Californie et ailleurs. Tout l'enjeu de mardi, et de chaque échéance ultérieure, sera de bâtir une avance insurmontable.
AFP/VNA/CVN