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Au Venezuela, l'opposition lance le premier acte de sa "pression populaire"

L'opposition vénézuélienne, forte de sa majorité parlementaire, enclenche le 12 mars son "mouvement de pression populaire" pour tenter de faire partir le président socialiste Nicolas Maduro, appelant la foule à manifester massivement.

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Manifestation contre le président vénézuélien Nicolas Maduro, le 3 mars 2016 à San Cristobal.

Sous le slogan "Vamos con todo", signifiant qu'elle veut utiliser tous les moyens à sa disposition, la vaste coalition de la Table de l'unité démocratique (MUD), qui va de la gauche modérée à la droite dure, a convoqué ses sympathisants à Caracas et dans 15 des 23 États du pays sud-américain, à partir de 10H (14H30 GMT).

"La présence du peuple dans la rue est nécessaire, de manière pacifique", souligne le député d'opposition Freddy Guevara, souhaitant éviter les écueils des mobilisations anti-gouvernement de 2014, qui s'étaient soldées par 43 morts selon le bilan officiel, dans ce pays qui est l'un des plus violents au monde.

En misant sur la rue, le camp adverse au président Maduro cherche un soutien de poids aux deux procédures légales qu'il a lancées cette semaine pour tenter d'écourter le mandat du chef de l'État, même si elles ont a priori peu de chances d'aboutir.

Dans ce pays pétrolier miné par la chute des cours du brut, où la population souffre quotidiennement d'une inflation galopante et de graves pénuries, l'opposition travaille dans deux directions pour faire partir au plus vite Nicolas Maduro : un référendum révocatoire et une modification de la Constitution pour raccourcir son mandat.

Ces initiatives requièrent toutefois le feu vert d'organismes réputés proches du gouvernement, le Tribunal suprême de justice (TSJ) et le Conseil national électoral (CNE), d'où le recours aux manifestations pour exercer une pression populaire.

"La meilleure sortie (pour M. Maduro, ndlr) serait qu'il permette une solution politique et la façon la plus rapide de le faire serait de démissionner", estime Freddy Guevara.

"Maduro est le peuple"

Une option rejetée catégoriquement par l'intéressé: "Vous ne vous débarrassez pas de Maduro", a assuré cette semaine le chef de l'État, reprenant le style grandiloquent de son prédécesseur et mentor, le défunt Hugo Chavez (1999-2013).

"Car Maduro n'est pas Maduro, Maduro est le peuple et il est la révolution, vous ne comprenez pas?", a-t-il poursuivi.

Soucieux de montrer le soutien dont il bénéficie encore, le président sera lui aussi à la tête d'une manifestation à Caracas samedi, pour dénoncer la décision de Washington de renouveler un décret qualifiant le Venezuela de "menace inhabituelle et extraordinaire contre la sécurité" américaine.

"J'appelle le peuple du Venezuela à sortir dans les rues samedi pour une grande marche anti-impérialiste, pour dire non au décret (du président américain Barack) Obama (...) et pour dire au monde que le Venezuela, la patrie (du révolutionnaire Simon) Bolivar, ne se rend pas", a clamé Nicolas Maduro.

En réaction à ce décret, Caracas a rappelé mercredi son plus haut représentant diplomatique aux États-Unis.

Malgré l'attitude de défi du président socialiste, et le handicap de faire valider ses réformes par des institutions réputées proches du gouvernement, l'opposition veut croire en ses chances, misant sur le mécontentement populaire face à Nicolas Maduro.

C'est d'ailleurs ce ras-le-bol qui lui a permis de remporter une victoire historique le 6 décembre dernier aux élections législatives, devenant ainsi largement majoritaire au Parlement.

Pour l'analyste Luis Vicente Leon, interrogé par l'AFP, l'exaspération face au chavisme est désormais le sentiment prédominant chez les Vénézuéliens.

"Ce que ne peuvent faire ni le gouvernement, ni le Tribunal suprême de justice, ni le Conseil national électoral, c'est changer une réalité", explique-t-il : "que la majorité de la population veut des changements, que la majorité de la population n'est pas chaviste et qu'en cas de processus électoral, l'opposition gagnerait".

AFP/VNA/CVN

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