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Un volontaire yéménite désinfecte au-dessus des poubelles dans un quartier pauvre de la capitale yéménite Sanaa, le 30 mars. |
Des organisations humanitaires craignent des répercussions potentiellement catastrophiques si l'épidémie se propage dans ce pays pauvre ravagé par cinq ans de guerre entre les rebelles Houthis et les troupes gouvernementales appuyées par une coalition militaire dirigée par l'Arabie saoudite. Le conflit a fait des dizaines de milliers de morts, essentiellement des civils, selon des organisations humanitaires, et provoqué la pire crise humanitaire au monde avec 24 millions de Yéménites dépendant de l'aide humanitaire, d'après l'ONU.
"Le premier cas confirmé de nouveau coronavirus a été recensé dans la province de Hadramout", a indiqué sur Twitter la commission gouvernementale d'urgence nationale sur la pandémie COVID-19. La personne contaminée reçoit des soins médicaux et son état est stable, a précisé ce comité, dirigé par le gouvernement du président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi, reconnu par la communauté internationale. Les équipes médicales ont pris toutes les précautions nécessaires pour éviter une éventuelle contamination, a-t-il ajouté.
"Pire moment"
Les voisins du Yémen comptent plusieurs milliers de cas de contamination au nouveau coronavirus. L'Arabie saoudite a enregistré officiellement plus de 3.200 cas et 44 décès. Outre le nouveau coronavirus, le Yémen est menacé par la famine, frappé par des épidémies de dengue et choléra et souffre d'un système de santé en déliquescence. Le pays vit presque entièrement isolé, sous le blocus aérien imposé par la coalition menée par Ryad, ce qui fragilise sa situation alimentaire.
Avant l'annonce du premier cas de contamination au Yémen, la coordinatrice humanitaire de l'ONU au Yémen, Lise Grande, a indiqué que l'aide mensuelle fournie par le Programme alimentaire mondial (PAM) à plus de 12 millions de personnes vivant dans des zones à 80% sous contrôle des Houthis, pourrait désormais être octroyée plus rarement. Des donneurs ont de fait décidé de suspendre leurs contributions, estimant que l'aide était bloquée par les Houthis, a-t-elle expliqué à la BBC.
Et "cela n'aurait pas pu arriver à un pire moment, étant donnée la menace du COVID-19", a-t-elle regretté. Pour Sultana Begum, représentante du Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC) au Yémen, également citée par la BBC, "il y a des soucis avec les Houthis mais le monde doit adapter sa réponse pour affronter le virus".
AFP/VNA/CVN