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Le Premier ministre britannique Boris Johnson a informé par vidéo qu'il avait été infecté par COVID-19, au 10 Downing Street, à Londres, le 27 mars. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Le Premier ministre a été transféré des soins intensifs vers un autre service de l'hôpital, où il sera placé sous surveillance étroite pendant la phase initiale de sa guérison", a annoncé son porte-parole dans un communiqué. "Son moral est extrêmement bon". L'hospitalisation dimanche du charismatique mais clivant dirigeant conservateur de 55 ans, dix jours après avoir été diagnostiqué positif au COVID-19, puis son transfert en soins intensifs lundi soir avaient choqué au Royaume-Uni.
L'amélioration de son état est une des rares notes positives au moment où ce pays s'enfonce dans la crise du nouveau coronavirus, avec des bilans humains quotidiens parmi les plus élevés en Europe. Le Royaume-Uni a enregistré 881 décès supplémentaires de patients, portant le total à 7.978 morts à l'hôpital, selon un compte-rendu quotidien communiqué jeudi 9 avril par le ministre des Affaires étrangères, Dominic Raab, qui dirige provisoirement le gouvernement.
Parmi les personnes ayant perdu la vie figure un médecin quinquagénaire qui avait donné l'alarme auprès de l'exécutif sur le cruel manque d'équipements de protection pour les soignants. Le virus a officiellement contaminé 65.077 personnes dans ce pays. Dominic Raab a une nouvelle fois exhorté les Britanniques à respecter le confinement, qui devrait être prolongé au-delà des trois semaines initialement prévues, soit en principe jusqu'à lundi prochain 13 avril, malgré un coût économique et social considérable.
"Il faut continuer"
À l'issue d'une réunion gouvernementale de crise, par vidéoconférence, sur l'avenir de la stratégie britannique, il a déclaré qu'une décision officielle ne serait prise qu'"à la fin de la semaine prochaine".
Un policier demande à un couple de ne pas rester assis sur un banc du parc Royal Pump Room Gardens à Leamington Spa, dans le Centre de l'Angleterre, le 9 avril |
Il est "trop tôt" pour assouplir les mesures de distanciation sociales en place, a-t-il cependant averti, précisant que cela ne pourrait avoir lieu qu'une fois le "pic" franchi, ce qui n'est pas attendu avant plusieurs semaines. "Notre priorité immédiate est de ralentir la propagation du virus", a souligné Dominic Raab. "Nous commençons à voir les effets des sacrifices" consentis par la population, mais "nous n'y sommes pas encore, il faut continuer", a-t-il martelé.
Les autorités se sont félicitées de bons signes dans la tendance des nouvelles contaminations et des hospitalisations, pouvant influer dans les semaines à venir sur la mortalité, même si le nombre des décès devrait continuer à augmenter au cours des deux prochaines semaines, selon le conseiller scientifique du gouvernement, Patrick Vallance. Mais elles craignent un relâchement du respect des consignes qui provoquerait une nouvelle vague de contaminations, en particulier pendant les quatre jours du week-end de Pâques, qui s'annoncent ensoleillés.
La police, qui peut sanctionner les contrevenants, a souligné qu'elle renforcerait son dispositif pendant ce long week-end et augmenterait le nombre des patrouilles. Le Royaume-Uni avait tardé à suivre ses voisins dans la mise en confinement mais, depuis le 23 mars, les Britanniques sont priés de rester chez eux autant que possible et la plupart des magasins sont fermés.
Sans attendre une décision sur une prolongation à Londres, le Pays de Galles et l'Écosse ont déjà averti que le confinement devrait être prolongé encore "plusieurs semaines". Selon une étude rendue publique en début de semaine par l'Institute for Health Metrics de l'Université de Washington, le Royaume-Uni pourrait avoir à déplorer jusqu'à 66.000 morts au cours de la première vague de la pandémie, sur un total d'environ 150.000 décès attendus en Europe.
AFP/VNA/CVN