"Je sais que vous avez vu beaucoup d'hommes politiques passer par ici ces derniers temps, et quelque chose me dit que vous allez en voir encore d'ici à la fin du mois de février" prochain, a plaisanté M. Obama face aux ouvriers d'une usine d'aluminium à Bettendorf, dans l'Est de l'État.
L'Iowa et le New Hampshire (Nord-Est), qui organisent traditionnellement les premières consultations du processus des primaires au début des années électorales, sont sillonnés de long en large par les candidats à l'investiture. C'est grâce à sa victoire contre l'alors favorite Hillary Clinton dans l'Iowa début 2008 que M. Obama avait pu se maintenir dans la course aux primaires et l'emporter à la présidentielle. Dans cet État qui avait choisi George W. Bush en 2000 et 2004, le candidat démocrate avait battu le républicain John McCain avec près de dix points d'avance en novembre 2008.
"L'Iowa et moi, c'est une histoire qui remonte à loin" , a résumé M. Obama à Bettendorf, ville séparée par le fleuve Mississippi de l'Illinois, État qu'il a représenté au Sénat de Washington avant d'accéder à la Maison Blanche.
"Ensemble, nous allons faire l'histoire pendant encore plus longtemps" , a affirmé celui qui brigue un second mandat présidentiel de quatre ans en novembre 2012.
Si M. Obama ne devrait pas avoir de concurrent sérieux au primaire démocrate, les républicains ne se sont pas encore départagés, et nombre d'entre eux sillonnent l'Iowa de long en large.
Michele Bachmann, issue de l'aile ultraconservatrice du parti, a lancé le 27 juin sa campagne de sa ville natale de Waterloo, à moins de 300 km de Bettendorf, en promettant de battre le président sortant. Et le 28 juin, l'ancienne candidate à la vice-présidence Sarah Palin, égérie elle aussi du mouvement populiste de droite "tea party" , était également attendue dans l'Iowa où devait être projeté un film documentaire qui lui est consacré.
Les candidats républicains s'en sont tous pris au bilan économique du président. Conséquence de la récession de 2007-2009 qui a coûté plus de huit millions d'emplois, et malgré un plan de relance massif, le taux de chômage officiel reste très élevé (9,1% en mai).
Face aux ouvriers de l'usine Alcoa, spécialisée dans les alliages d'aluminium utilisés dans l'industrie aéronautique, M. Obama, en bras de chemise et la voix vibrante, a souligné que les États-Unis avaient "créé plus de deux millions d'emplois dans le secteur privé ces 15 derniers mois". Il a aussi reconnu que "ce sont des temps difficiles, et nombre d'entre vous ont probablement des amis qui cherchent du travail, des parents qui cherchent du travail ou qui s'en sortent de justesse" .
Mais "nous allons résoudre" cette situation, même si cela ne se fera pas "du jour au lendemain" , a-t-il dit. "Nous allons les résoudre parce qu'après tout, nous sommes toujours les États-Unis d'Amérique. Nous avons l'économie la plus importante, les sociétés les plus performantes, les meilleurs inventeurs et créateurs d'entreprises, et les meilleurs travailleurs du monde" , s'est-il écrié.
Le 28 juin, la directrice adjointe de la communication de la Maison Blanche, Jennifer Psaki, avait assuré aux journalistes que M. Obama, lors de sa visite dans l'Iowa, "laisserait probablement la politique politicienne aux républicains candidats" à l'investiture de leur parti.
AFP/VNA/CVN