Libye : réaction pour le mandat de la CPI contre Kadhafi

Le mandat d'arrêt lancé le 27 juin par la Cour pénale internationale (CPI) contre Mouammar Kadhafi est "une couverture" de l'OTAN pour atteindre le dirigeant libyen, a accusé le régime de Tripoli, soulignant qu'il n'acceptait pas la juridiction de la Cour.

La décision de CPI est une "couverture pour l'OTAN qui a essayé et tente encore d'assassiner Kadhafi", a déclaré le nouveau ministre de la Justice, Mohamed Al-Gamoudi au cours d'une conférence de presse.

Le ministre a rappelé que son pays n'est pas signataire du traité de Rome instituant la CPI et "n'accepte pas la juridiction de la Cour", a-t-il ajouté. La CPI a annoncé le 27 juin la délivrance d'un mandat d'arrêt pour crimes contre l'humanité contre le colonel Kadhafi, son fils Seif al-Islam et le chef des services de renseignements libyens, Abdallah Al-Senoussi.

Il a ajouté que le leader Mouammar Kadhafi et son fils Seif Al-Islam, "n'ont pas de postes officiels et n'ont de ce fait aucune relation avec les allégations de la CPI".

De son côté, le président sud-africain Jacob Zuma est désappointé de la décision de la Cour pénale internationale (CPI) de lancer un mandat d'arrêt contre Mouammar Kadhafi, a indiqué le 27 juin son porte-parole à la radio publique SABC. "Le président Zuma est extrêmement désappointé et préoccupé par le mandat d'arrêt lancé par la CPI contre le colonel Kadhafi", a déclaré le porte-parole Zizi Kodwa. "Il est vraiment malheureux que la CPI puisse prendre un telle décision alors que l'Union africaine, à travers ses commissions ad hoc, a tant fait", selon le porte-parole. "Je pense que le progrès réalisé montre qu'il y a maintenant un engagement à la fois du côté de l'autorité libyenne conduite par Kadhafi et du CNT (conseil national de transition), et par conséquent ce dernier développement va vraiment saper (...) le travail des comités ad hoc", a-t-il ajouté.

Le président du Conseil national de transition (CNT), organe politique des rebelles libyens, Moustapha Abdeljalil, a salué le 27 juin l'émission par la CPI d'un mandat d'arrêt contre le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi. "Justice a été rendue" avec le mandat d'arrêt contre le colonel Kadhafi pour crimes contre l'humanité, a dit M. Abdeljalil au cours d'une conférence de presse à Benghazi, deuxième ville de Libye et siège de la rébellion.

Selon les États-Unis, la délivrance d'un mandat d'arrêt contre le colonel Mouammar Kadhafi par la Cour pénale internationale (CPI) constitue un nouveau signe que le dirigeant libyen a perdu sa légitimité. "Il s'agit d'un nouvel indice du fait qu'il (Kadhafi) a perdu sa légitimité", a déclaré le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney.

Pour sa part, l'OTAN a salué le 27 juin la décision de mise en accusation prise par la Cour pénale internationale (CPI) à l'encontre de trois hauts responsables libyens. "Cette décision souligne une fois de plus l'isolement croissant du régime de Kadhafi", a affirmé le secrétaire général de l'OTAN, Anders Fogh Rasmussen, dans un communiqué.

L'Union européenne (UE) a salué aussi cette décision de la Cour pénale internationale (CPI). "L'Union européenne soutient pleinement la Cour pénale internationale, qui joue un rôle clé dans la promotion de la justice internationale", souligne une déclaration publiée par la chef de la politique étrangère européenne, Catherine Ashton.

Cent jours après le début des opérations de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN) en Libye, les Nations unies poursuivent leurs efforts pour lancer des pourparlers indirects entre le gouvernement libyen et l'opposition, a indiqué le 27 juin le secrétaire général adjoint des Nations unies aux affaires politiques, B. Lynn Pascoe, devant le Conseil de sécurité.

AFP-XINHUA/VNA/CVN

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