Cet engagement a été pris au cours des entretiens entre les deux dirigeants, qui se sont retrouvés pour un dîner de travail à la Villa Liebermann dans la banlieue berlinoise.
Les deux responsables ont notamment salué la première session de consultations inter-gouvernementales Chine-Allemagne. La décision de mener de telles consultations manifeste la forte volonté des deux parties d'approfondir la confiance mutuelle et la coopération, ont souligné les deux dirigeants, ajoutant qu'ils étaient convaincus que grâce aux efforts conjoints, les consultations se verraient couronnées de succès et qu'elles permettraient de renforcer encore davantage les relations sino-allemandes.
M. Wen a informé Mme Merkel des mesures que la Chine avait prises pour juguler l'inflation, maintenir un développement économique stable et parvenir à l'harmonie et la stabilité sociales. De son côté, Mme Merkel a expliqué les points de vue de l'Allemagne sur l'actuelle crise de la dette souveraine en Europe.
Ils ont aussi échangé des points de vue sur les questions régionales et internationales importantes, notamment sur les évolutions de la situation en Afrique du Nord et au Moyen-Orient.
L'Allemagne et la Chine ont signé des contrats d'une valeur de plus de 15 milliards de dollars le 28 juin, à l'occasion d'une visite à Berlin du Premier ministre chinois Wen Jiabao.
M. Wen a exprimé sa "confiance dans l'économie européenne et dans l'euro". "Nous avons dit que nous soutenons certains pays européens, chacun selon ses besoins, en achetant leurs emprunts d'État de manière limitée", a-t-il expliqué. Dans la matinée, les représentants de 13 ministères chinois ont rencontré leurs homologues allemands. Une série d'accords de coopération ont été signés, sur de nombreux sujets, de l'électromobilité à la sécurité alimentaire.
Ce type d'exercice, que l'Allemagne pratique avec des partenaires proches comme la France, Israël ou la Russie, est le premier du genre pour Pékin.
M. Wen a déclaré vouloir "régulariser et institutionnaliser" ce format pour intensifier les relations avec l'Allemagne, "le moteur" de la coopération de la Chine avec l'Europe entière et de loin son premier partenaire commercial européen.
Le volume des échanges des deux pays a atteint 130 milliards d'euros l'an dernier et devrait pointer à 200 milliards à l'horizon 2015, prévoient les deux capitales. Le 28 juin, plusieurs contrats commerciaux ont été signés, représentant un volume total de "plus de 15 milliards de dollars" (10,6 milliards d'euros), a expliqué M. Wen.
Pékin a notamment commandé à l'avionneur européen Airbus 62 appareils de la famille des A320, pour 7 milliards d'euros selon la presse. Volkswagen et Daimler se sont engagés à investir encore plus en Chine, et le conglomérat industriel Siemens s'est engagé à coopérer avec les autorités chinoises. D'autres contrats devaient être signés dans l'après-midi. Pendant la visite de M. Wen à Londres, les entreprises britanniques avaient engrangé un modeste 1,6 milliard d'euros de contrats chinois. Pour les entreprises allemandes, le marché chinois est incontournable et leur présence s'y renforce d'année en année.
De plus en plus, l'inverse est vrai aussi : le fabricant chinois d'ordinateurs Lenovo vient par exemple d'annoncer qu'il voulait acheter le groupe allemand d'électronique Medion.
"Nous voulons inciter (les entreprises chinoises) à s'engager encore plus en Allemagne", a déclaré Mme Merkel. "Vous êtes les bienvenues". Elle a souligné la nécessité de "règles du jeu équitables et fiables" dans les deux pays.
XINHUA-AFP/VNA/CVN