>>Infantino : rouvrir les stades est l'objectif, mais priorité à la santé
>>La FIFA assouplit les règles de mise à disposition des internationaux pour septembre
Le président de la FIFA, Gianni Infantino, le 14 septembre à Vienne. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Un an après la réélection de Gianni Infantino à la tête de l'instance, l'édition 2020 aurait dû se tenir le 5 juin à Addis-Abeba, pour permettre aux 211 fédérations membres d'entériner un cycle 2019-2022 une nouvelle fois prospère.
C'était compter sans le coronavirus, qui a mis le sport mondial à l'arrêt pendant plusieurs mois, chamboulé les calendriers, érodé les droits TV et imposé de stricts protocoles sanitaires à la reprise des matches, dans des stades vides.
"La perturbation estimée est d'environ 14 milliards d'USD", soit "approximativement un tiers de l'économie du football", expliquait mercredi 16 septembre Olli Rehn, banquier central finlandais chargé de piloter le Fonds COVID de la FIFA.
Le football sud-américain a "souffert assez lourdement", sur un continent frappé de plein fouet par la pandémie, même si "en termes absolus" l'Europe accuse des pertes plus importantes, a-t-il souligné.
Il admettait néanmoins la grande incertitude autour de ces chiffres, qui tient à l'évolution de la situation sanitaire mais aussi à l'accessibilité de tests rapides et au développement de vaccins, deux facteurs clés pour un retour à la normale.
Stricts contrôles
Finalement tenue en visioconférence depuis le siège de Zurich, l'Assemblée annuelle de la FIFA se focalisera donc sur les comptes révisés, ainsi que sur "le soutien à la communauté du football dans cette crise sans précédent", annonce l'instance.
D'ores et déjà, la FIFA a dévoilé fin juin une enveloppe d'urgence de 1,5 milliard d'USD : elle puise pour cela dans son programme de développement "Forward", déjà doté de 1,7 milliard d'USD sur quatre ans, en y ajoutant 328,5 millions d'euros pris dans ses réserves, a-t-elle précisé jeudi 17 septembre.
Dans le détail, chaque fédération pourra recevoir 1 million d'USD de subventions, ainsi que 500.000 USD supplémentaires pour le football féminin, tandis que les confédérations se verront allouer 2 millions d'USD.
L'organisation prévoit également des prêts sans intérêt compris entre 500.000 et 5 millions d'USD, représentant un volume maximal de 556 millions d'USD.
"Plus de 150 associations membres" ont déjà sollicité cette aide, principalement sous forme de subventions, recensait mercredi 16 septembre Olli Rehn, promettant de stricts contrôles de l'emploi de ces fonds.
La question est sensible, non seulement en raison des accusations de détournement qui ont émaillé l'histoire de la FIFA, mais aussi parce que le Covid ne frappe pas le monde du football de façon uniforme.
Danger sur les petits clubs
Le président de la Confédération sud-américaine Alejandro Dominguez, s'exprimant devant le congrès de l'instance à Rio de Janeiro, le 10 avril. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Très peu de ligues sont aujourd'hui capables de vivre des droits télévisés. La plupart des clubs vivent sur les recettes de billetterie, qui ont quasiment disparu", explique un spécialiste des instances du football professionnel.
Par ailleurs, le ralentissement des transferts pénalise les clubs dont le modèle repose sur la vente de joueurs qu'ils ont formés ou développés, bien plus que les cadors européens dont le banc déborde. "Les petits vont être très affectés", prédit la même source.
Ce constat recoupe l'étude publiée début juillet par l'ECA, le syndicat européen des clubs, pour qui la seule masse salariale devrait engloutir en moyenne 76% des revenus dans les championnats secondaires, contre 69% dans le Top 5 européen (Angleterre, Allemagne, Espagne, Italie, France).
Côté recettes, celles de la FIFA n'ont quasiment pas souffert de la pandémie, "la majorité des droits commerciaux ayant déjà été vendue", indique l'instance dans son rapport annuel : elle table sur 6,44 milliards d'USD de revenus entre 2019 et 2022, contre 6,56 milliards dans le budget initial, dont 4,68 milliards pour la seule année 2022 où se tiendra le Mondial qatari.
L'instance zurichoise dispose de surcroît d'un trésor de guerre de 2,74 milliards d'USD, conçu comme une fusée à deux étages : 1,5 milliard de "réserves minimales", conservées quoi qu'il arrive, et 1,24 milliard de "réserves en excès" disponibles pour le plan COVID.