Le gouvernement a décidé de créer les conditions prioritaires aux PME en matière d'aides et de subvention publiques, ainsi que de relever le plafond des emprunts, compte tenu de ce que les PME, qui emploient un grand nombre de personnes, doivent recevoir plus de priorités. La modification de ces conditions et de la liste des bénéficiaires d'aides a été confiée en pratique au ministère du Travail, des Invalides de guerre et des Affaires sociales.
Par ailleurs, la création du Fonds pour le développement des PME a été décidée afin de satisfaire aux importants besoins en capitaux de ces entreprises qui ne peuvent pratiquement se tourner que vers le secteur bancaire dont les conditions d'octroi de crédit sont très sévères, conjoncture oblige. L'élaboration du projet de ce Fonds a été confiée au ministère du Plan et de l'Investissement.
Le Premier ministre Nguyên Tân Dung a également demandé à la Banque d'État du Vietnam de prendre immédiatement les mesures nécessaires afin de développer de nouveaux types de crédit spécifiques aux PME.
L'arrêté précité ne comprend seulement des mesures d'ordre financier. Ainsi, l'une des autres difficultés majeures rencontrées par les PME concerne la jouissance à long terme de terrains. Sur ce point, Nguyên Tân Dung a demandé aux autorités des villes et provinces de ressort central d'aménager un parc foncier pour établir des zones industrielles, des complexes et autres pépinières afin d'accueillir les PME. Le constat actuel en termes de foncier est que 80% des meilleurs terrains commercialement parlant sont, dans les villes et provinces, occupés par de grandes entreprises publiques et compagnies générales.
Sur le plan administratif, le ministère des Ressources naturelles et de l'Environnement a commencé l'étude d'un aménagement global de l'emploi du foncier affecté à l'activité industrielle et commerciale, lequel permettra une meilleure gestion en la matière tout en assurant une plus grande transparence des informations à disposition des entreprises.
L'amélioration de la compétitivité des PME, l'accélération de la réforme administrative et la création d'un réseau d'assistance aux PME sont d'autres mesures figurant dans ce nouvel arrêté du gouvernement.
Environ 97% des entreprises sont des PME
En cette période de globalisation, les PME et plus encore celles des pays en développement sont confrontées à d'importantes difficultés, en particulier celles résultant des fluctuations du marché monétaire, du marché de la finance, des cours des matières premières… Elles doivent renouveler leurs technologies, former leur personnel et améliorer leur compétitivité, toutes activités coûteuses. Or, les données de cette population d'entreprises au Vietnam sont, en moyenne, un capital de 4 milliards de dôngs et une masse salariale de 31 personnes, à comparer à la moyenne de leurs homologues du secteur public qui sont respectivement de 167 milliards de dôngs et de 421 salariés. D'où ces insolubles problèmes pour accéder au moindre financement bancaire, ou encore de se voir attribuer de foncier pour leur activité faute de priorités en la matière, déplorent une grande majorité des dirigeants de ces entreprises.
En mai 2010, le Vietnam a vu la création de près de 34.000 entreprises, portant à plus de 496.100 le nombre d'entreprises au Vietnam pour un investissement enregistré d'environ 121 milliards de dollars. De ce tissu économique national, les PME en représentent 97%. Elles emploient plus de 80% des salariés d'entreprises du pays et sont à l'origine de plus de 40% du PIB national, souligne Cao Sy Kiêm, président de l'Association vietnamienne des PME. Un acteur majeur de l'économie donc, et cependant la plupart de ces entreprises ne connaissent que trop de difficultés de financement, de foncier, de technologies, de gestion, de marché...
Selon le secrétaire général de l'Association des PME, Tô Hoài Nam, il incombe à l'État de soutenir ces dernières. Les mesures les plus attendues sont un soutien financier pour des programmes de renouvellement des technologies et des équipements qui permettront de développer leur production de meilleure qualité, à un coût moindre avec donc, à la clé, un gain en compétitivité. Parallèlement, des privilèges doivent être accordés à toutes celles relevant des secteurs des industries auxiliaires et de la production destinée à l'exportation, ainsi qu'à toutes celles privilégiant une activité respectueuse de l'environnement.
Thê Linh/CVN