Abords prospectifs des immeubles de grande hauteur

Les 18 et 19 novembre prochain à l'École des Ponts-ParisTech, d'éminents experts français et vietnamiens vont participer à la conférence franco-vietnamienne CIGOS-2010 afin de consolider la coopération économique et technique entre les entreprises françaises et vietnamiennes, à l'invitation de l'Association de génie civil, mécanique et matériaux (GCMM), de l'École des Ponts-ParisTech et du Réseau de scientifiques et d'experts vietnamiens en France (RSE).

Les sujets de la coopération qui vont être présentés seront variés avec, entre autres, l'aménagement et l'architecture des bâtiments de grande hauteur, l'aménagement urbain des espaces souterrains, les conceptions et dimensionnement des bâtiments de grande hauteur, la construction et l'entretien des ouvrages souterrains, l'application de l'Eurocode et des normes européennes de la construction, les technologies de construction et l'organisation des chantiers, les méthodes d'investigations, d'essais et d'instrumentations des ouvrages, l'innovation dans la conception, les techniques et les matériaux de construction, l'excavation et le soutènement sur site urbain, les fondations des bâtiments de grande hauteur, l'amélioration et le renforcement des sols, les interactions sol-structure des ouvrages ainsi que les pathologies des ouvrages et leur prévention et réparation.

Les organisateurs ont été assez aimables de mettre à disposition des espaces d'expositions techniques aux établissements et entreprises souhaitant faire connaître leurs compétences et savoir-faire au grand public, sans négliger bien sûr les élus et responsables de la coopération décentralisée franco-vietnamienne dont les 8es Assises à Hai Phong se tiendront les 5 et 6 novembre prochain. Malgré les aléas de la récente crise, la conférence CIGOS se propose d'offrir aux ingénieurs et scientifiques français et vietnamiens l'opportunité de se rencontrer et d'avoir des échanges, de renforcer la coopération économique et technique entre les entreprises des 2 pays en matière d'investissement, de transfert de technologies et d'expertises, de sous-traitance et de co-traitance, ainsi que de favoriser la coopération et les échanges franco-vietnamiens dans l'enseignement supérieur et la recherche.

Si les entreprises françaises sont intéressées pour entreprendre au Vietnam, leurs homologues vietnamiens vont se mettre au pas de la mondialisation grâce à l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Sur le terrain, la presse et les médias sont informés sur les lois et décrets pour remédier aux problèmes inhérents de l'élaboration et de la réalisation de l'aménagement des cités urbaines. Dans la perspective d'un essor urbain moderne et durable, les avis d'experts sont pris en considération pour créer des cités urbaines afin d'harmoniser Hanoi à ses cités périphériques, puisque l'aménagement de la capitale après l'agrandissement de ses frontières administratives fait l'objet des préoccupations de nombreux habitants. Les centres urbains satellites de Hanoi se trouvent à l'Ouest, au Nord et au Sud. Selon le Comité populaire de Hanoi, l'aménagement général de la capitale devra privilégier la liaison entre le coeur de la ville et les satellites urbains, et les centres urbains aux zones rurales. La finalité est de réduire les écarts de croissance entre zones urbaines et rurales. Hanoi se préoccupe également de la création d'espaces verts en périphérie. Il faut limiter la concentration de la population et des établissements économiques afin d'éviter de créer ce que l'on appelle des supercités urbaines.

L'agencement du réseau de cités urbaines a pour but d'équilibrer le développement entre le Nord, le Centre et le Sud, l'Ouest et l'Est et les 6 grandes régions économiques du pays. D'emblée, d'ici 2015, les immeubles de grande hauteur et les ouvrages souterrains vont être construits dans les régions économiques de pointe et les grandes cités pour leur développement, celles-ci représentant les pôles principaux de l'évolution du pays. De 2016 à 2025, ce sera au tour des cités urbaines secondaires, et enfin, de 2026-2050, les cités urbaines seront reliées en réseau. Le plan d'aménagement de la région de Hô Chi Minh-Ville a été élaboré. S'étendant sur une superficie de 30.404 km², la région comprend Hô Chi Minh-Ville et les 7 provinces avoisinantes. Il y aura une cité principale, Hô Chi Minh-ville et sa banlieue, 5 pôles de développement et 6 régions de contrepoids que sont Bà Ria-Vung Tàu, Dông Nai, Binh Phuoc, Tây Ninh, Long An et Tiên Giang.

Certes, l'extension économique de ces régions est liée à celle de la mégapole du Sud, les villes se trouvant dans un rayon de 30 km ayant vocation à devenir des cités satellites indépendantes. De même, le coeur de la mégapole du Sud et de la ville de Vung Tàu vont stimuler les centres internationaux de services financiers et de commerce. Pour répondre aux besoins de croissance de la région, les infrastructures routières et ferroviaires vont être améliorées.

Parallèlement, l'aéroport Tân Son Nhât va devenir une plaque de transport aérien régional et international, sa capacité devant passer de 9 millions de passagers en 2010 à 20 millions en 2020. Si les infrastructures qui accompagnent le développement des mégapoles (Hanoi, Dà Nang, Huê, Hô Chi Minh-Ville) sont indispensables, il semble que l'aménagement urbain des espaces souterrains, tel que la construction d'un métro à Hanoi, demande réflexions et calculs financiers. Hanoi, Hô Chi Minh-Ville, Hai Phong, Vinh, Huê, Dà Nang, Quy Nhon, Nha Trang, Dà Lat, Cân Tho... seront organisées sous forme de réseau de cités principales, de satellites ou de contrepoids, afin de réduire au maximum la concentration de la population et la destruction des écosystèmes. Chaque région et chaque cité va porter sa griffe culturelle, correspondant aux conditions naturelles, économiques et sociales locales, ainsi qu'à la tradition historique qui l'entoure comme cela a été noté pour le Millénaire de Hanoi en octobre 2010.

Pour les participants de la conférence CIGOS 2010, il serait convenant de souligner que 2009 a été marquée par le succès des sociétés immobilières investissant dans les projets de moyenne envergure. Le prix de vente de nombreux appartements de ce milieu de gamme a augmenté de 1,5 fois en un an, malgré le calme du marché immobilier. En principe, le réchauffement de ce dernier sera le dernier palier de la reprise complète de l'économie vietnamienne, qui pourrait intervenir dans le courant du deuxième semestre 2010.

Toutefois, au dire d'experts, ses humeurs ne dépendent pas toujours des lois économiques et il est fort possible que la fermeture des salles de transactions d'or est une conséquence positive sur le marché immobilier. Quant aux investisseurs étrangers, il serait utile de noter que les entreprises à capitaux étrangers au Vietnam doivent faire auditer les documents comptables par une entreprise d'audit qualifiée.

Les immeubles de grande hauteur et ouvrages souterrains au Vietnam ont devant eux de beaux jours, le pays comme sa capitale avançant dans sa destinée des plus fascinante et troublante, faite de sagesse confucianiste et bouddhiste, de lointaines influences chinoises et françaises…

Nguyên Dac Nhu Mai/Apfsv /CVN

Lauréate 2010 de la Francophonie

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