Pour le FMI, "beaucoup reste à faire" sur les réformes structurelles en Espagne

L'Espagne a bien réagi à la crise mais "beaucoup reste à faire" en termes de réformes structurelles, a estimé le 3 octobre le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn, dans un entretien au journal El Mundo.

"La crise a été bien gérée en Espagne" grâce aux mesures prises par le gouvernement (socialiste) mais "même ainsi, comme pour tous les États européens à la croissance faible, il reste beaucoup à faire", a-t-il déclaré, à trois jours du prochain rapport semestriel du Fonds, et alors que le gouvernement espagnol vient de présenter un budget 2011 marqué par l'austérité. "L'Espagne devrait-elle agir de manière plus décidée, plus forte, plus rapide, en termes de réformes structurelles ? Bien sûr !", a-t-il ajouté. "Le problème est de combattre la hausse du chômage, et cela est lié à des réformes, comme celle du marché du travail. Beaucoup a déjà été fait, mais il est possible qu'il en faille davantage", a-t-il dit.

L'économie espagnole est entrée en récession entre fin 2008 et fin 2009, et malgré une lente reprise depuis le début 2010, le chômage tourne autour de 20% contre 8% avant la crise. Le gouvernement a adopté récemment une réforme du marché du travail qui réduit les avantages des salariés.

En outre, a poursuivi le directeur du FMI, "comme dans d'autres pays européens, la réforme des retraites n'a pas été traitée complètement, en particulier en Espagne". Sa déclaration intervient alors que le gouvernement veut reporter l'âge de la retraite de 65 à 67 ans.

Le FMI prévoit une récession en Espagne cette année mais une reprise en 2011. À moyen terme, je n'ai aucun doute sur sa capacité à croître rapidement, a commenté M. Strauss-Kahn.

Le gouvernement Zapatero a adopté ces derniers mois des réformes radicales pour réduire le déficit public, qui a atteint, en 2009, 11,2% du PIB. Outre une réforme du marché du travail, il a aussi décidé de réduire les dépenses budgétaires et les salaires des fonctionnaires, de relever certains impôts, et veut maintenant réformer les retraites.

Cette semaine il a présenté jeudi dernier au parlement un budget 2011 marqué par l'austérité, alors que sa note financière a été abaissée par l'agence Moody's. Une grève générale suivie inégalement mercredi n'a pas empêché l'approbation du budget vendredi en Conseil des ministres.

Ce projet vise à ramener le déficit public à 9,3% en 2010, 6% en 2011 puis 3% en 2013. Il prévoit une diminution de 16% des dépenses des ministères et de 7,9% de celles de l'État, hors dépenses financières. S'y ajoute une hausse de l'impôt sur les revenus les plus élevés.

AFP/VNA/CVN

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