La Réserve fédérale est prête "à mener un assouplissement supplémentaire si nécessaire pour soutenir la reprise économique et faire revenir l'inflation, au fil du temps, à des niveaux" acceptables, a indiqué le Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) à l'issue d'une réunion à Washington.
Comme en août, le communiqué final de la rencontre note que "le rythme de la reprise de l'activité et de l'emploi a ralenti ces derniers mois".
En apparence, le Comité ne modifie pas foncièrement son appréciation de la conjoncture économique, notant que le maintien du chômage à un niveau élevé (9,6% en août) et la faible progression de l'emploi et des salaires continuent d'entraver une vraie reprise de la consommation. Mais les dirigeants de la Fed relèvent le ralentissement des investissements des entreprises en biens d'équipement et en logiciels, dont la progression est l'un des moteurs de la reprise économique entamée en juillet 2009.
De plus, ils s'inquiètent ouvertement de la tendance à la désinflation, malgré le retour d'une hausse modeste de l'indice des prix à la consommation en juillet et en août après 3 mois consécutifs de baisse.
Le niveau actuel de l'inflation n'est pas "compatible" avec la "mission" de la Fed consistant à assurer le plein emploi et la stabilité des prix, écrit le Comité.
Le président de la Fed, Ben Bernanke, répète depuis la fin du mois de juillet que la Réserve fédérale risque de devoir en faire davantage pour soutenir la croissance économique du pays, qui est tombée à 1,6% en rythme annuel au deuxième trimestre.
En mentionnant la possibilité de mesures supplémentaires au cas où, le communiqué du FOMC semble prouver que M. Bernanke a rallié à sa cause une majorité au sein du Comité.
Le communiqué du FOMC révèle un "grand changement" estime Ian Shepherdson, économiste du cabinet HFE. "M. Bernanke se prépare à affronter l'aile dure" qui ne veut pas en faire plus, ajoute-t-il, "c'est bien".
Lors de sa réunion d'août, le Comité s'était contenté d'en faire le minimum en décidant de réinvestir en obligations du Trésor le capital des titres financiers immobiliers détenus par la Fed et arrivés à échéance.
Cette mesure d'ordre technique a pour but d'empêcher le resserrement monétaire de fait qu'entraînerait le non réinvestissement de ces sommes, puisque celles-ci seraient alors retirées du circuit économique. La Fed risque désormais de devoir en faire plus assez rapidement.
Le FOMC "fait preuve d'une préférence forte à l'assouplissement monétaire", estime Zach Pandl, analyste de la maison de courtage japonaise Nomura. Il est désormais "assez probable" que la reprise de mesures exceptionnelles supplémentaires soit décidée lors du FOMC prévu pour les 3 et 4 novembre, soit juste après les législatives du 2.
Avec son taux directeur collé à quasi zéro depuis la mi-décembre 2008 et pour longtemps encore, comme elle l'a répété le 21 septembre, la Fed n'a pas d'autre choix, si elle veut soutenir davantage l'économie, que d'envisager ces mesures dites "d'assouplissement quantitatif", qui pourraient passer par de nouveaux achats de titres sur les marchés pour soutenir l'immobilier.
AFP/VNA/CVN