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Vui Thi Liêng se concentre sur son travail. |
Même si cela fait 40 ans qu’elle est plongée dans le métier, Vui Thi Liêng, habitante du village San Thang 1, ne se souvient plus de quand exactement elle a commencé à faire des gâteaux de riz gluant. À l’âge de 22 ans, elle est devenue patronne d’un petit kiosque au marché. Elle vendait surtout des biscuits et des gâteaux ethniques traditionnels. Et à 55 ans maintenant, elle continue toujours à faire des fournées de gâteaux afin de les vendre aux bazars.
Pour cette femme, ces pâtisseries ne sont pas seulement un moyen de gagner sa vie, mais c’est aussi une tâche quotidienne. Chaque semaine, seul le bánh bỏng (une sorte de gâteaux de riz gluant croquant) nécessite 6 kg de riz gluant. Les autres sont le bánh tráng (galette de riz frits), le bánh phở (crêpe de riz), le bánh khảo (un dessert traditionnel du Vietnam composé de riz gluant en poudre et de sucre farci à la confiture de citrouille ou de haricot mungo)... Tous sont faits de manière artisanale grâce aux mains de Vui Thi Liêng.
Les secrets de la recette
L’élaboration des bánh bỏng est divisée en plusieurs étapes. Et chaque pallier exige de la délicatesse, de l’expérience et le savoir-faire de l’artisan. D’après Thi Liêng, le riz gluant doit être de bonne qualité, et normalement «le riz gluant de fleur jaune» (nếp cái hoa vàng) possède de gros grains ronds. D’abord, on laisse le riz tremper dans l’eau pendant une nuit. On l’égoutte, puis on le mélange avec le liquide gras avant de le faire cuire à la vapeur. Et après la cuisson, le riz gluant doit être posé à l’extérieur pour qu’il devienne sec et croquant. Enfin, il doit être cuit une dernière fois à la poêle. Pendant ce temps, on fait cuire le sucre complètement pour le rendre collant. Enfin, on mélange le tout dans un moule.
En observant la longue procédure, les clients ne se rendent pas compte du travail de longue haleine que nécessite ce gâteau préparé avec une grande détermination.
Les ingrédients nécessaires pour faire le gâteau de riz gluant. |
Photo : Tintuc/CVN |
En 2013, Vui Thi Liêng est devenue chef du group de production coopérative pour faire des gâteaux traditionnels de l’ethnie Giay avec 26 autres femmes venant du village San Thang 1 et San Thang 2. C’est un bon signe pour la préservation, la progression et la réputation de ce métier : au nom du chef, elle encourage toujours les autres femmes d’apprendre et travailler pour garder la culture traditionnelle. Un autre encouragement qui vient de l’Association des femmes au Vietnam est un riz processeur offert à chaque femme du groupe. «Grâce à ces machines, nous économisons beaucoup de temps par rapport à la méthode traditionnelle. Pour nous, ces cadeaux ont non seulement une valeur matérielle, mais aussi une valeur spirituelle», a expliqué Vui Thi Liêng.
Avec le vin de maïs traditionnel Sung Phai de l’ethnie H'mông, la saucisse et la viande séchée de l’ethnie Thai, le gâteau de riz gluant de l’ethnie Giay de la province Lai Châu a apporté des bénéfices économiques et spirituels aux habitants. En dépit du progrès de la technologie moderne, Vui Thi Liêng et des autres femmes du groupe de cette production sont donc des gardiens de la beauté traditionnelle.
Hông Trang/CVN