>>Retour de la circulation alternée à Delhi, capitale la plus polluée du monde
>>Pollution : New Delhi expérimente la circulation alternée
La justice indienne a accordé 48 heures au gouvernement pour lutter contre l'effarante pollution de New Delhi. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les indices de pollution crèvent le plafond dans la capitale indienne depuis une dizaine de jours en raison des fumées provoquées par les brûlis des campagnes alentours, les émanations de véhicules et d'usines, conjointement à la chute du thermomètre.
En raison du refroidissement, les polluants ne se dissipent pas et la mégalopole se retrouve piégée dans un brouillard asphyxiant.
"Donnez-moi deux jours. Nous allons avoir une réunion avec le secrétaire à l'Environnement et présenterons une réponse globale au problème de la pollution de Delhi", a demandé aux juges le solliciteur général, Ranjit Kumar, s'exprimant au nom du gouvernement central.
Depuis la grande fête hindoue de Diwali, où explosent des millions de pétards, les capteurs de l'ambassade américaine enregistrent des niveaux de pollution qui menacent jusqu'aux organismes des personnes en bonne santé.
Mardi matin 8 novembre, elle rapportait encore un taux de particules fines PM2.5 de 372 microgrammes par mètre cube d'air - là où l'OMS recommande une moyenne quotidienne de 25 - contre 778 la veille à la même heure, voire même près de 1.000 au cours des week-ends précédents.
Les PM2.5 sont particulièrement nocives car suffisamment microscopiques pour s'infiltrer dans le système sanguin et les poumons. Elles sont susceptibles de causer des cancers et des maladies cardiaques.
Dans une audience distincte devant un tribunal spécialisé sur les questions environnementales, la justice s'est agacée de la réponse insuffisante et tardive des autorités locales malgré la récurrence annuelle de cet épisode de pollution, qui atteint des sommets cette année.
"Qu'est-ce que vous faisiez pendant qu'il y avait tout ce brouillard de pollution et que les niveaux de particules fines étaient au-delà des limites prescrites ?", a tonné le juge Swantanter Kumar, selon des propos rapportés par l'agence Press Trust of India.
Faisant notamment référence à une technique utilisée à Pékin pour dissiper la pollution à la veille des jeux Olympiques de 2008, il a demandé au gouvernement de Delhi : "pourquoi n'avez-vous pas utilisé des hélicoptères pour répandre de l'eau sur Delhi et ses environs ?"
La municipalité avait annoncé dimanche une fermeture des écoles pour trois jours ainsi que l'arrêt temporaire des chantiers de construction, alors que le "smog" enveloppait la ville depuis plus d'une semaine.
Ces derniers temps, les habitants de Delhi se réveillent avec de la fumée jusque dans leur maison. La demande de masques filtrants et de purificateurs d'air a explosé, de longues queues se forment devant les magasins.