>>La pollution de l'air responsable de 48.000 morts par an en France
Circulation automobile lors d'un jour de forte pollution à New Delhi, le 7 novembre en Inde. |
Les niveaux de pollution ont crevé les plafonds ces derniers jours en raison des fumées provoquées par les brûlis de chaume des campagnes alentours, les émanations de véhicules et d'usines, conjointement à la chute du thermomètre.
En raison du refroidissement, les polluants ne se dissipent pas et la mégalopole se retrouve piégée dans un nuage asphyxiant.
Si la qualité de l'air à Delhi est notoirement mauvaise, elle a empiré ces dernières années, atteignant des niveaux particulièrement dangereux cet automne.
Depuis plusieurs jours, l'ambassade américaine, équipée de capteurs adaptés, rapporte des niveaux de pollution dangereux pour l'organisme, même des personnes en bonne santé.
Lundi matin 7 novembre, elle enregistrait un taux de particules fines PM 2.5, particulièrement nocives car suffisamment infimes pour pénétrer dans le système sanguin et les poumons, de 778 microgrammes par mètre cube d'air - là où l'OMS recommande une moyenne quotidienne de 25.
Riches comme pauvres, la pollution frappe tous les habitants de Delhi, sans distinction de classes.
Fermeture des écoles pendant trois jours
Chauffeur d'autorickshaw, Manan Mahato a envoyé ses enfants dans son village natal car il craint pour leur santé. "C'est devenu trop risqué de vivre à Delhi à cause de la pollution", a-t-il expliqué, s'appliquant un mouchoir sur la bouche car n'ayant pas les moyens de s'offrir un masque de protection. "Si (la pollution) continue comme ça, je pense que cette ville ne sera plus vivable", s'est-il alarmé.
Signe de temps exceptionnels, de longues queues se sont formées devant les magasins vendant des masques antipollution. Les foyers en ayant les moyens s'équipent en purificateurs d'air.
Accusé d'inaction, le gouvernement de Delhi a annoncé dimanche 6 novembre une fermeture des écoles pendant trois jours, l'interdiction de chantiers de construction pendant cinq jours ainsi que l'arrêt temporaire d'une importante centrale à charbon.
Des mesures temporaires "nécessaires pour faire baisser les pics record de pollution" dans ce qui constitue une "situation d'urgence", estime Anumita Roychowdhury, directrice exécutive du Centre for Science and Environment à Delhi, "Mais bien sûr cela ne peut pas être permanent, vous ne pouvez pas garder les gens enfermés à l'intérieur pour toujours", prévient-elle.