>>Belgique : l'EI publie une liste de militaires à exécuter
>>L'EI soupçonné d'avoir employé du gaz moutarde contre les forces américaines en Irak
Les secours se précipitent vers le Bataclan, le 13 novembre 2015 à Paris. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les cicatrices des attentats contre Charlie Hebdo et l'Hyper Cacher commençaient à peine à se refermer quand la France a basculé à nouveau dans la terreur jihadiste, avec des attaques d'une toute autre ampleur (130 morts) dont le caractère indiscriminé a sidéré la population.
"On sait qu'une société occidentale soudainement frappée par un attentat de masse en temps de paix met entre six et neuf mois pour revenir +à la normale+, c'est-à-dire pour que les symboles de solidarité avec les victimes disparaissent de l'espace public et que le terrorisme cesse d'occuper toutes les conversations. Neuf mois, c'est le temps qu'il a fallu à la société américaine après le 11-Septembre", explique Gérôme Truc, auteur de "Sidérations. Une sociologie des attentats".
"Nous venions tout juste d'arriver au bout du cycle post-attentats de janvier 2015 lorsque s'est produit le 13 novembre. Le choc a été d'autant plus fort que nous commencions à peine à revenir à la normale", explique-t-il.
L'unité nationale de janvier a volé en éclats, laissant place notamment à de vifs débats autour de l'état d'urgence et la déchéance de nationalité.
"Un nouveau clivage politique", transversal au débat droite-gauche, "s'est dessiné entre d'un côté l'appel à la sécurité et aux mesures d'exception, à plus de pouvoir pour l'exécutif, et de l'autre des gens qui veulent maintenir état de droit et des libertés", estime le sociologue Michel Wieviorka.
Ce débat a été alimenté par la litanie des attentats (Bruxelles, Magnanville, Nice, Saint-Étienne-du-Rouvray) et des tentatives déjouées qui ont suivi, plongeant la France dans une apnée terroriste. "La répétition des attaques rend plus difficile encore le retour à la normale", souligne Gérôme Truc.