Selon les premiers éléments de l'enquête, les hommes de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN, "police des polices") enquêtent sur la disparition inexpliquée de cette drogue estimée à la revente à plusieurs millions d'euros. Elle est survenue vraisemblablement entre le 23 juillet et jeudi matin, jour où la disparition a été découverte.
La cocaïne avait été saisie début juillet par la brigade des stups' dans le cadre d'une enquête au long cours, ont précisé des sources proches de l'enquête. Elle avait été entreposée comme il est d'usage dans une pièce sécurisée et blindée avec les scellés de l'affaire.
Des journalistes sont postés au 36 Quai des Orfèvres, siège légendaire de la police judiciaire parisienne, le 31 juillet. Photo : AFP/VNA/CVN |
Elle était encore là le 23 juillet, selon ces sources, et elle n'y était plus jeudi 31 juillet, quand sa disparition a été constatée.
Une enquête a été aussitôt ouverte, qualifiée de très sensible en l'état des investigations. "Toutes les hypothèses sont ouvertes" à cet égard, dont celle d'un vol, ce qui serait, pour les habitués des lieux, "sans précédent".
Cela restait en tout cas jeudi soir 31 juillet un mystère, digne d'un polar que ne renierait pas Simenon.
Dans un communiqué diffusé dans la soirée, la préfecture de police de Paris, dont dépend le "36", a confirmé l'affaire. "Informé de la disparition de 51 kg de scellés de cocaïne à la brigade des stupéfiants" de la PJ parisienne, dit le texte, "et parallèlement à l'enquête judiciaire ouverte par le parquet de Paris, le préfet de police a immédiatement saisi l'IGPN d'une enquête administrative".
"Cette enquête portera sur le respect des règles applicables en matière de gestion des scellés dans les locaux de cette brigade et d'une manière générale sur le site du "36 quai des Orfèvres"", a fait valoir la préfecture, en anticipant d'éventuels développements potentiellement lourds de conséquences : "si les enquêtes (...) démontrent que la loi a été enfreinte" et "que des manquements aux règles déontologiques ont été commis, des sanctions très fermes seront immédiatement prises".
Deux des policiers ont été mis en examen pour viol en réunion et placés sous contrôle judiciaire, tandis qu'un troisième a été entendu sous le statut de témoin assisté par un juge d'instruction. L'un des mis en examen a reconnu une relation sexuelle avec la plaignante, soutenant qu'elle était consentante.
AFP/VNA/CVN