>>Premier cas confirmé d'Ebola à Freetown, en Sierra Leone
Des membres de Médecins sans frontières (MSF) à l'hôpital Donka, à Conaky (Guinée), le 23 juillet. |
L'organisation Médecins sans frontières a averti que le virus, qui a fait plus de 670 morts en Afrique de l'Ouest depuis le début de l'année, était "hors de contrôle" et qu'il y avait un "réel risque de voir de nouveaux pays touchés".
La maladie touche la Guinée, le Liberia, la Sierra Leone, et a fait un mort au Nigeria, un passager arrivé à Lagos par avion de Monrovia via Lomé, ce qui a conduit deux compagnies aériennes africaines, Arik et ASKY, à interrompre leurs liaisons avec le Liberia et la Sierra Leone.
La situation a conduit l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) à consulter l'Organisation mondiale de la santé (OMS) au cours d'une téléconférence mardi 29 juillet, sans donner lieu toutefois à la prise de mesures immédiates.
À Londres, une réunion interministérielle de crise a été convoquée à propos de cette épidémie que "le Premier ministre (David Cameron) considère comme une menace très sérieuse", a expliqué le chef de la diplomatie Philip Hammond.
Le ministre des Affaires étrangères s'est toutefois voulu rassurant après la réunion en jugeant "très peu probable" la possibilité qu'Ebola se propage au Royaume-Uni.
Carte présentant le bilan des derniers décès et cas recensés en Afrique de l'Ouest. |
"Je voudrais souligner qu'en ce qui concerne le Royaume-Uni, la question porte sur la possibilité que quelqu'un ayant contracté la maladie en Afrique tombe malade ici", a-t-il déclaré.
Quant à une "propagation de la maladie au Royaume-Uni, nous avons des procédures de contrôle de l'infection qui rendent (cette hypothèse) très peu probable", a-t-il assuré, ajoutant que l'"approche la plus logique" était de fournir de l'aide "pour traiter la maladie à la source".
Une personne au Royaume-Uni, soupçonnée d'avoir contracté la maladie, a subi des tests qui se sont révélés négatifs.
Mortalité de 25 à 90%
Les autorités britanniques ont averti les agents de contrôle aux frontières et le personnel des aéroports sur les symptômes de cette maladie, et appelé les médecins à la vigilance, la période d'incubation de la maladie pouvant aller jusqu'à une vingtaine de jours.
Des recommandations d'hygiène sont données aux voyageurs dans la région affectée par Ebola sur le site du Foreign Office, comme le font également plusieurs autres pays européens depuis quelques mois.
À Bruxelles, une source européenne a assuré que l'UE était équipée pour dépister et traiter les malades contaminés par le virus Ebola, et jugé "infime" la probabilité que l'épidémie touche les États membres.
Le ministre britannique des Affaires étrangères Philip Hammond, quitte le 10 Downing Street à Londres, le 29 juillet. Photo : AFP/VNA/CVN |
Cette source a estimé que le système pour "dépister et contenir rapidement l'épidémie" fonctionnait, citant l'exemple d'un cas suspect signalé à Valence en Espagne qui s'est finalement révélé négatif.
La Commission européenne a pour sa part annoncé une aide supplémentaire de deux millions d'euros pour tenter de contenir l'épidémie, portant son assistance à 3,9 millions au total.
À Hong Kong, ville densément peuplée de sept millions d'habitants précédemment affectée par des épidémies comme le SRAS, les autorités sanitaires ont annoncé qu'elles mettraient en quarantaine tout voyageur en provenance de Guinée, Sierra Leone et Liberia ayant des symptômes de fièvre, par mesure de précaution.
Les responsables de la santé hongkongais ont indiqué que des tests menés sur une femme arrivant d'Afrique, souffrant de fièvre et de vomissements, s'étaient également révélés négatifs.
La France s'est quant à elle dite "mobilisée depuis le début de la crise" pour apporter aux pays concernés "un soutien technique et une expertise pour juguler l'épidémie".
Le ministère français des Affaires étrangères a notamment précisé soutenir "un projet de laboratoire mobile" permettant "un diagnostic au plus près des foyers actifs et dans de bonnes conditions de sécurité".
Le virus Ebola se manifeste notamment par des hémorragies, des vomissements et des diarrhées. Son taux de mortalité peut aller de 25 à 90% et il n'existe pas de vaccin homologué. Il se transmet par contact direct avec le sang, les liquides biologiques ou les tissus de personnes ou d'animaux infectés.
Cette épidémie s'est déclarée au début de l'année en Guinée avant de gagner le Liberia puis la Sierra Leone, trois pays voisins qui, au 23 juillet, totalisaient 1.201 cas, dont 672 mortels, selon le dernier bilan de l'OMS.
AFP/VNA/CVN