>>Alibaba ouvre un bureau de représentation en Malaisie
>>Milliardaires : le fondateur d'Amazon ravit la première place à Bill Gates
Jack Ma, co-fondateur du géant chinois Alibaba, le 19 avril à Bangkok. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Si Jack Ma abandonne son poste de "président exécutif", ce départ n'est pas la fin "mais le début d'une ère", a déclaré au quotidien américain l'homme le plus riche de Chine, qui a co-fondé en 1999 Alibaba, devenu un mastodonte technologique.
Son groupe non seulement domine le commerce électronique en Chine, mais est également présent dans l'informatique en nuage ("cloud"), le divertissement et la finance, mélange - et concurrent - des géants américains Amazon, eBay et Google.
Également derrière le service de paiement électronique mobile Alipay, aujourd'hui omniprésent en Chine, Jack Ma a largement contribué à transformer la façon dont ses compatriotes font leurs achats et les payent.
Jack Ma prévoit de se consacrer désormais à des projets philanthropiques dans l'éducation, mais continuera à conseiller le groupe, a-t-il précisé au New York Times.
Contacté samedi 8 septembre, Alibaba n'a pas immédiatement répondu aux questions de l'AFP. Ex-professeur d'anglais, véritable "self made-man" adulé par ses employés, Jack Ma est la XXIe fortune mondiale, avec un pactole évalué par le magazine Forbes à 36,5 milliards de dollars. À la clôture vendredi 7 septembre, Alibaba pesait quelque 417 milliards de dollars de capitalisation boursière à Wall Street.
L'exemple Bill Gates
Le milliardaire a annoncé sa retraite d'une façon singulière en s'adressant au New York Times, un quotidien bloqué par la censure sur l'internet chinois, sans aucun communiqué officiel de l'entreprise, et alors que lui-même possède le journal hongkongais South China Morning Post.
Certes, son départ n'est pas vraiment une surprise: l'entrepreneur avait distillé ces derniers jours des indices laissant présager d'un départ prochain.
Dans un entretien à Bloomberg TV diffusé jeudi 6 septembre, il indiquait ainsi vouloir suivre les pas du fondateur de Microsoft, Bill Gates, retiré des affaires pour devenir l'un des plus généreux philanthropes du Globe.
"Je peux beaucoup apprendre de lui. Je ne pourrai jamais être aussi riche, mais je peux prendre ma retraite plus tôt (...) Bientôt, je retournerai à l'enseignement", avait-il glissé.
À l'image du couple Gates, Jack Ma avait établi en 2014 une fondation à son nom, vouée à soutenir l'éducation des enfants dans les campagnes chinoises; il avait abordé ce sujet début septembre lors d'une conférence caritative.
Ce départ prématuré demeure néanmoins exceptionnel dans les milieux d'affaires chinois, où la tradition de philanthropie reste neuve, et où les grands patrons tendent à rester aux manettes jusqu'à leurs derniers jours, à l'image du magnat hongkongais de l'immobilier, retraité depuis mai... à 89 ans.
Mais Jack Ma avait déjà soigneusement préparé sa succession depuis 2013, en laissant son poste de directeur général à Jonathan Lu, puis Daniel Zhang. Lui-même restait président, chargé de la direction stratégique.
AFP/VNA/CVN