>>Nouveau vent d'optimisme sur les négociations commerciales entre Ottawa et Washington
>>Aléna: pas d'accord, reprise des négociations la semaine prochaine
Le président américain Donald Trump, le 6 septembre à Washington DC. |
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Le ton était à l'optimisme toute la journée de jeudi 6 septembre, rythmée par les interventions régulières devant la presse de Chrystia Freeland, la ministre canadienne des Affaires étrangères et négociatrice en chef. La délégation américaine est, elle, quasi totalement muette avec les médias.
Mme Freeland s'est rendue une dernière fois au siège des services du représentant américain au Commerce Robert Lighthizer jeudi 6 septembre vers 20h00 (00h00 GMT) et en est ressortie moins d'une demi-heure plus tard, indiquant qu'il "était important de discuter quelques points en face-à-face". "Nous faisons de bons progrès", a-t-elle souligné.
Elle a précisé que les hauts fonctionnaires allaient continuer à travailler une partie de la nuit et qu'elle retrouverait M. Lighthizer vendredi 7 septembre pour passer leur travail en revue. Elle a également indiqué qu'elle s'était entretenue à deux reprises avec le Premier ministre Justin Trudeau.
Toute la journée, elle a insisté sur le fait qu'il y avait "beaucoup de bonne volonté" de part et d'autre, sans toutefois s'avancer sur l'issue des discussions, ni sur le calendrier, mais s'est dite absolument convaincue "qu'un bon accord pour le Canada, les États-Unis et le Mexique est tout à fait atteignable".
La cheffe de la diplomatie canadienne avait estimé mercredi soir 5 septembre que des "progrès" avaient été réalisés, dans un climat apaisé après les invectives du président Donald Trump le week-end dernier.
Jeudi 6 septembre, elle a aussi réitéré qu'un accord trilatéral - le NAFTA impliquant les États-Unis, le Canada et le Mexique- était toujours possible.
La ministre canadienne des Affaires étrangères Chrystia Freeland à Washington, le 5 septembre. |
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La modernisation du NAFTA, qui lie Washington à Ottawa et Mexico depuis 1994, a été imposée par le président américain Donald Trump, qui le juge responsable de la destruction de milliers d'emplois aux États-Unis. "C'est le pire accord" de l'histoire, a-t-il maintes fois jugé.
Si Washington a annoncé la semaine dernière un compromis avec le Mexique, dont le texte a été soumis au Congrès vendredi dernier 31 août, l'administration Trump n'est pas encore parvenue à s'entendre avec le gouvernement de Justin Trudeau.
Points cruciaux non réglés
La principale pomme de discorde concerne le mécanisme de règlement des litiges (chapitre 19) du texte initial du NAFTA, qui prévoit, en cas de différend, la constitution de groupes d'experts supranationaux, indépendants de la justice américaine.
Mercredi 5 septembre, le Premier ministre canadien Justin Trudeau a insisté sur le fait que le Canada ne comptait pas abandonner ce mécanisme, qui "garantit le respect des règles". "Ce que je veux dire, c'est que nous avons un président (Donald Trump) qui ne suit pas toujours les règles telles qu'elles sont établies", a-t-il commenté.
Jeudi 6 septembre, Chrystia Freeland a martelé que le Canada poursuivait toujours le même but: trouver un accord bon pour les Canadiens. "Je pense qu'ils vont nous traiter de manière juste", avait estimé mercredi 5 septembre le président américain, en référence à des régimes d'exception canadiens qu'il souhaite voir supprimés.
Ottawa bénéficie en particulier d'un mécanisme de protection de son secteur laitier, actuellement en grande partie exclu du NAFTA. Selon un système dit de "gestion de l'offre", la production et le prix du lait, des œufs et de la volaille canadiens sont contrôlés, tout en assurant aux fermiers canadiens des revenus stables et prévisibles.
Les États-Unis, dont la production de lait est excédentaire, souhaitent un plus grand accès à ce marché. Le locataire de la Maison Blanche ne cesse d'accuser son voisin de ne pas ouvrir suffisamment son marché. Une critique qu'il adresse aussi à ses autres partenaires commerciaux, dont la Chine.
Pour sanctionner Pékin, Washington a infligé des droits de douane punitifs de 25% sur 50 milliards de dollars de marchandises chinoises au cours de l'été. Le géant asiatique a rétorqué à l'identique. Mais l'administration américaine a déjà prévenu qu'une nouvelle vague de droits de 25% portant sur 200 milliards de dollars d'exportations chinoises pourrait intervenir en septembre.
Selon l'agence Bloomberg, Donald Trump pourrait le faire à l'issue de la période de consultations publiques, à savoir ce jeudi 6 septembre à minuit (04h00 GMT).
"Si les États-Unis appliquent de façon dogmatique de nouveaux droits de douane, la Chine devra adopter les représailles nécessaires", selon le porte-parole du ministère chinois du Commerce, Gao Feng, évoquant la possibilité de viser 60 milliards de dollars de biens américains supplémentaires.
AFP/VNA/CVN